Robotique en Europe : comment la France rattrape – ou est à la traîne – par rapport à l’Allemagne
La science française en robotique est en plein essor, mais l'industrie est aux prises avec des retards
La France, pays doté d'une riche tradition scientifique et technologique, ambitionne d'être un leader en matière de robotique et d'automatisation. La recherche mondialement reconnue dans le domaine de la robotique montre le potentiel du pays, mais la mise en œuvre industrielle n'est pas à la hauteur des attentes. L'article suivant met en lumière les défis auxquels la France est confrontée, analyse les progrès et les déficits de l'automatisation et établit des comparaisons avec d'autres pays européens comme l'Allemagne.
Convient à:
Les enjeux de la robotique en France
Scepticisme social et acceptation
L’image négative des robots dans la perception du public constitue un défi majeur. De nombreux Français voient les robots comme une menace pour l’emploi et craignent une dépendance croissante à l’égard de la technologie. Cette méfiance peut entraver l’adoption et la mise en œuvre de la robotique, notamment dans les industries traditionnelles. Pour contrecarrer cela, un travail éducatif ciblé et des campagnes sont nécessaires, mettant en avant les avantages de la robotique pour l’économie et la société.
Pénurie d’éducation et de compétences
Le renforcement des compétences en robotique et la formation de spécialistes qualifiés sont essentiels au développement futur du secteur. Malgré les initiatives existantes, telles que l'intégration de la robotique dans les programmes scolaires et les compétitions telles que la « Coupe de France de Robotique », il manque des programmes suffisants qui inspirent durablement les jeunes et les spécialistes de la robotique. Des offres éducatives supplémentaires et des programmes d’études spécialisés pourraient contribuer à résoudre ce goulot d’étranglement.
Protéger l’écosystème robotique national
La France est confrontée au défi de protéger son industrie robotique de la concurrence étrangère sans pour autant négliger la coopération internationale. Cela nécessite une stratégie équilibrée qui garantit l’accès aux marchés mondiaux tout en promouvant l’innovation locale. La France pourrait renforcer son industrie nationale grâce à des programmes de soutien ciblés et à des mécanismes de protection.
Développement d'applications innovantes
Le développement de nouvelles applications offrant une valeur ajoutée tant sur le plan économique que social constitue un autre aspect clé. La France doit accroître son soutien à la recherche et au développement (R&D) pour produire des technologies robotiques innovantes. Cela inclut le soutien aux start-ups ainsi que la collaboration entre entreprises, universités et instituts de recherche.
Avancées en matière d'automatisation
La France a fait des progrès significatifs en matière d'automatisation ces dernières années. Le marché de l’automatisation des processus industriels est estimé à 2,54 milliards de dollars d’ici 2030, avec une croissance annuelle composée de 6,5 %. Les développements dans le domaine du transport routier automatisé, où les véhicules jusqu'au niveau d'autonomie 4 sont autorisés, sont particulièrement remarquables. Ces technologies pourraient faire de la France un pionnier de la mobilité du futur.
Véhicules automatisés
Les véhicules automatisés sont utilisés en France à différentes étapes :
- Véhicules partiellement automatisés : Ces systèmes nécessitent une demande du conducteur pour prendre le relais en cas de dangers spécifiques ou de problèmes techniques.
- Véhicules hautement automatisés : ils peuvent réagir aux dangers de manière indépendante sans avoir besoin d’une prise de contrôle manuelle.
- Véhicules entièrement automatisés : ces véhicules fonctionnent de manière autonome et sont équipés de capacités de contrôle à distance pour offrir un niveau de sécurité supplémentaire.
Investissements en robotique
Entre 2014 et 2019, les investissements dans la robotique en France ont augmenté en moyenne de 20 % par an. Ce développement est principalement porté par les avancées des robots collaboratifs et des systèmes polyarticulaires spécifiquement adaptés aux besoins de l’industrie et des services.
Comparaison avec d'autres pays européens
En comparaison européenne, la France est en retard sur des pays comme l’Allemagne en matière d’automatisation. Un indicateur clé est la densité des robots, c'est-à-dire le nombre de robots industriels pour 10 000 travailleurs. La France a une densité de 194 habitants, tandis que l'Allemagne a une densité de 429 habitants. Néanmoins, la France se classe au deuxième rang de l'UE dans le secteur automobile, avec 940 robots pour 10 000 travailleurs.
Les différences sont dues à divers facteurs :
- Structure industrielle : L’Allemagne possède une base industrielle plus solide avec un taux d’automatisation élevé.
- Acceptation sociale : les robots sont perçus plus positivement en Allemagne, ce qui facilite leur intégration.
- Stratégies gouvernementales : des initiatives telles que « l’Industrie 4.0 » en Allemagne s’appuient plus tôt et plus intensément sur l’automatisation.
En outre, le Brexit pourrait conduire les constructeurs automobiles à délocaliser leurs installations de production vers des pays plus favorables à l’automatisation, comme la France.
Les acteurs clés de la robotique en France
La France compte de nombreuses entreprises et instituts de recherche importants dans le domaine de la robotique :
- Entreprises : Des géants internationaux comme ABB, FANUC et YASKAWA ainsi que des start-up françaises comme Azur Drones et MainBot façonnent l'industrie.
- Instituts de recherche : des institutions telles que « l'Institut des sciences du mouvement » à Marseille et « l'Institut des systèmes intelligents et de robotique » (ISIR) à Paris font progresser la recherche fondamentale.
Programmes de financement de l'État
Le gouvernement a lancé différents programmes pour soutenir le développement de la robotique :
- Plan Robolution (2013) : L'objectif est de promouvoir la R&D et de construire un réseau national de centres de robotique.
- France AI (2018) : Cette initiative se concentre sur l'intelligence artificielle et comprend des programmes de formation pour préparer la main-d'œuvre à l'automatisation.
- France 2030 : Un budget de 54 milliards d'euros est destiné à promouvoir les innovations en robotique et en IA.
Malgré ces programmes, des critiques sont formulées quant à leur mise en œuvre, notamment en ce qui concerne le niveau élevé de bureaucratie et le manque de flexibilité pour les entreprises.
Domaines d'application importants de la robotique
Les principaux domaines d'application de la robotique en France sont :
- Industrie automobile : le plus important acheteur de robots.
- Génie métallurgique et mécanique : un domaine en pleine croissance pour la robotique collaborative.
- Industries alimentaires et pharmaceutiques : des robots sont ici utilisés pour le conditionnement et le contrôle qualité.
Par ailleurs, les drones et les robots de service prennent de plus en plus d’importance. Ils trouvent des applications dans l'agriculture, la surveillance et la logistique.
Convient à:
Forces et faiblesses de la France
Renforcer
- Paysage de la recherche : La France dispose d’une base scientifique solide avec des institutions mondialement reconnues.
- Pouvoir innovant : le nombre croissant de start-ups montre le potentiel du secteur.
- Mobilité automatisée : la France a été pionnière en matière de véhicules automatisés.
Affaiblir
- Image négative : Le scepticisme de la population reste un obstacle.
- Faible densité de robots : par rapport à d’autres pays, il y a un manque d’automatisation complète.
- Pénurie de travailleurs qualifiés : La demande de travailleurs qualifiés dépasse l’offre.
L'avenir de la robotique en France
Le marché français de la robotique va continuer à croître dans les années à venir. Selon les prévisions, environ 7 000 nouveaux robots seront installés chaque année à partir de 2024. La France a le potentiel pour devenir leader dans des domaines tels que la robotique collaborative et la robotique de service. La condition préalable à cela est la promotion ciblée des innovations, le renforcement de la recherche et l’amélioration de l’acceptation sociale.
La France est confrontée à des défis complexes, mais aussi à de grandes opportunités. La combinaison d’une recherche solide, de financements gouvernementaux et d’entreprises innovantes constitue une base solide pour le développement futur de la robotique. Mais pour occuper une position de leader, la France doit renforcer l’acceptation sociale, promouvoir la formation et intensifier la coopération entre la science, l’industrie et la politique. Avec une orientation stratégique, la France pourrait devenir un pionnier mondial de la robotique.
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Entre science et économie : comment la France veut rattraper son retard en matière d'automatisation en Allemagne - analyse de fond
La robotique en France : enjeux et opportunités sur la voie de la souveraineté technologique
La France a une longue et distinguée tradition en matière de science et de technologie et est aujourd’hui déterminée à être un leader en robotique et en automatisation. La recherche française en robotique jouit d'une excellente réputation internationale qui se traduit par de nombreuses publications de haut niveau et des projets innovants. Cependant, un examen plus approfondi révèle que la mise en œuvre industrielle et l’acceptation généralisée de la robotique sont encore en retard par rapport aux attentes par rapport aux autres pays européens, notamment à l’Allemagne. Cet article met en lumière les divers défis auxquels est confrontée la robotique en France, analyse l'état actuel de l'automatisation dans différents secteurs économiques et établit une comparaison détaillée avec d'autres pionniers européens, notamment l'Allemagne. Non seulement les aspects technologiques, mais aussi les conditions sociales, économiques et politiques sont pris en compte.
Les enjeux complexes de la robotique en France
Le chemin parcouru par la France pour devenir un pays leader en matière de robotique se heurte à un certain nombre de défis complexes. Un problème central profondément ancré dans la société française est l’image souvent négative des robots. De nombreux Français associent principalement les robots à des pertes d’emploi potentielles et à une dépendance croissante, potentiellement incontrôlable, à la technologie. Ce profond scepticisme, qui se manifeste dans les enquêtes et les débats publics, peut entraver considérablement l'acceptation et donc l'introduction réussie de la robotique dans divers domaines de la vie et du travail. Cette attitude négative est souvent alimentée par les craintes historiques de perte de main-d’œuvre humaine due à l’automatisation, qui ont déjà trouvé leur expression au XIXe siècle, dans le sillage de la révolution industrielle. La représentation médiatique des robots, souvent caractérisée par des scénarios de science-fiction et l’image du « tueur d’emplois », contribue également à ce scepticisme.
Afin de faire progresser durablement la robotique en France, il est essentiel de promouvoir les compétences en robotique à tous les niveaux et d'intensifier la formation de spécialistes hautement qualifiés dans ce domaine prometteur. Cela nécessite une intégration précoce des thèmes de la robotique dans les programmes scolaires et universitaires ainsi qu'un soutien ciblé aux programmes de formation et de formation continue axés sur la pratique. Des initiatives telles que la « Coupe de France de robotique », un concours national de robotique destiné aux jeunes, jouent un rôle crucial en stimulant l'intérêt pour la robotique parmi la prochaine génération et en encourageant le développement d'importantes compétences techniques et de programmation par le jeu. De tels concours offrent une plateforme sur laquelle les jeunes talents peuvent démontrer leur créativité et leur savoir-faire technique tout en s'enthousiasmer pour les diverses possibilités de la robotique.
Une autre préoccupation importante est la protection stratégique et le renforcement de l’écosystème robotique national. Dans un monde globalisé, la France doit protéger son industrie robotique nationale de la pression concurrentielle croissante de l’étranger tout en maintenant et en élargissant sa collaboration constructive avec ses partenaires internationaux. Cela nécessite une politique industrielle coordonnée qui soutient à la fois les entreprises établies et les start-up innovantes et rend attractives les conditions-cadres pour la recherche, le développement et la production en France.
Par ailleurs, il est crucial que la France promeuve activement le développement d’applications robotiques innovantes créatrices de valeur ajoutée concrète pour la société et l’économie nationale. Cela comprend la promotion ciblée de la recherche et du développement interdisciplinaires aux interfaces de la robotique, de l'intelligence artificielle, de la technologie des capteurs et de la science des matériaux, ainsi que le soutien non bureaucratique des start-ups et des entreprises établies qui développent des technologies robotiques nouvelles et tournées vers l'avenir et les mettent au point. maturité du marché. L'accent ne doit pas seulement être mis sur les applications industrielles, mais également sur des domaines tels que la santé, l'agriculture, la logistique et la sécurité publique.
Afin d'intéresser très tôt les jeunes au domaine passionnant de la robotique et de promouvoir les formations nécessaires dans ce domaine, de nombreuses initiatives sont menées en France au niveau national et régional. Un exemple notable est le « Globeducate France Robotics Challenge » organisé par le groupe international d’éducation Globeducate en France. Ce concours vise à promouvoir l'apprentissage dit STEAM (Science, Technologie, Ingénierie, Arts et Mathématiques) de manière ludique et à donner aux étudiants la possibilité d'appliquer et d'approfondir de manière pratique les connaissances qu'ils ont acquises en robotique et en programmation. Dans le cadre de ce défi, les élèves travaillent avec les ressources LEGO® Education SPIKE™ Prime pour concevoir, programmer et optimiser leurs propres robots pour diverses tâches. De telles initiatives contribuent à réduire les réservations et à développer la prochaine génération d’experts en robotique.
État de l’automatisation en France : un portrait nuancé
La France a fait des progrès remarquables en matière d'automatisation ces dernières années, même si le rythme pourrait encore être accéléré par rapport à d'autres pays. Le marché français de l’automatisation des processus industriels était évalué à 1,57 milliard de dollars en 2023. Les experts prévoient une croissance significative de ce secteur, estimée à 2,54 milliards de dollars d'ici 2030, ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen d'environ 6,5 %. Le marché de l’automatisation industrielle et des systèmes de contrôle industriel en France affiche également un développement dynamique et devrait enregistrer un taux de croissance annuel de plus de 8,47 % au cours de la période de prévision de 2021 à 2026. Ces chiffres soulignent l’intérêt et la volonté croissants de l’industrie française d’investir dans les technologies d’automatisation.
Il convient notamment de noter les avancées significatives dans le domaine du transport routier automatisé, domaine dans lequel la France est pionnière en Europe. Depuis septembre 2022, les véhicules automatisés jusqu'au niveau d'autonomie 4 (c'est-à-dire les véhicules pouvant fonctionner sans chauffeur à bord) sont autorisés à transporter des personnes sur la voie publique. Il est toutefois important de souligner que les véhicules entièrement automatisés ne peuvent actuellement fonctionner que dans le cadre d'un système de transport routier automatisé clairement défini et officiellement approuvé, qui doit répondre à un certain nombre de précautions de sécurité et d'exigences opérationnelles strictes. On distingue les niveaux d'automatisation des véhicules internationalement reconnus, allant de l'automatisation partielle à l'autonomie complète :
Véhicules partiellement automatisés : Ces véhicules sont capables d'effectuer certaines tâches de conduite de manière autonome, mais nécessitent l'attention et l'intervention constantes d'un conducteur humain qui doit en prendre le contrôle si nécessaire, par exemple pour réagir à des situations de circulation inattendues ou à des dysfonctionnements techniques.
Véhicules hautement automatisés : en revanche, les véhicules hautement automatisés peuvent réagir de manière indépendante à la plupart des situations de circulation et des pannes techniques dans leur domaine de conception opérationnelle (ODD) défini sans nécessiter l'intervention immédiate du conducteur pendant la conduite. Le conducteur doit néanmoins pouvoir reprendre le véhicule en cas de besoin.
Véhicules entièrement automatisés : ces véhicules représentent le plus haut niveau d'automatisation. Ils sont capables d'effectuer toutes les tâches de conduite dans leur rayon d'action de manière totalement autonome et peuvent également réagir à des situations de circulation complexes et à des événements inattendus sans intervention humaine. Les véhicules entièrement automatisés sont généralement utilisés dans les systèmes de circulation routière automatisés qui disposent d'une capacité de contrôle ou de surveillance à distance pour intervenir à distance si nécessaire.
Entre 2014 et 2019, les investissements dans la robotique en France ont enregistré une augmentation moyenne impressionnante d’environ 20 % par an. Cette augmentation importante est principalement due au développement rapide et à la diffusion croissante des robots dits polyarticulaires (robots industriels à plusieurs bras articulés) et des robots collaboratifs (cobots). Les cobots, spécialement conçus pour travailler avec les humains, ouvrent de toutes nouvelles possibilités d'automatisation des processus de production et sont de plus en plus utilisés dans les petites et moyennes entreprises.
Comparaison avec d'autres pays européens : l'Allemagne comme référence
Cependant, une comparaison directe avec d’autres grands pays industriels européens, notamment l’Allemagne, montre que la France a encore du retard à faire en matière de généralisation des technologies d’automatisation. Un indicateur important et internationalement reconnu du niveau d'automatisation d'une économie est ce que l'on appelle la densité de robots, qui indique le nombre de robots industriels installés pour 10 000 employés dans le secteur manufacturier.
La densité des robots dans l’industrie manufacturière montre clairement les progrès de l’automatisation dans le monde. Le nombre de robots installés pour 10 000 employés est un indicateur non seulement du progrès technologique d'un pays, mais également de sa capacité à exploiter l'innovation pour accroître l'efficacité et la compétitivité du secteur manufacturier.
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