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Semaine du Black Friday | Le Black Friday et le mensonge des grosses réductions : une étude révèle les faibles économies réellement réalisées lors du Black Friday

Semaine du Black Friday | Le Black Friday et le mensonge des grosses réductions : une étude révèle les faibles économies réellement réalisées lors du Black Friday

Semaine noire | Black Friday et le mensonge des grosses réductions : une étude révèle les économies réelles minimes réalisées lors du Black Friday – Image : Xpert.Digital

Folie d'achats dans le cerveau : ces astuces psychologiques vous manipuleront le 28 novembre.

L'éclat a disparu : pourquoi le Black Friday 2025 lutte pour sa légitimité.

Pendant des années, le Black Friday en Allemagne n'a connu qu'une seule direction : la hausse fulgurante. Cet événement commercial, importé des États-Unis, est devenu un rendez-vous incontournable du calendrier, synonyme de ventes record et de frénésie d'achats. Mais en 2025, les détaillants sont confrontés à un tournant décisif. Ce qui était autrefois considéré comme une source de revenus garantie menace désormais de se heurter à la réalité des consommateurs allemands. Les prévisions de la Fédération allemande du commerce de détail dressent un tableau sombre : pour la première fois depuis le début de la collecte de données en 2016, une baisse des ventes à 5,8 milliards d'euros est attendue, au lieu d'une croissance.

Les raisons de cette « lassitude du Black Friday » sont multiples et profondes. Si près de 98 % de la population est au courant de cet événement promotionnel, la volonté d'acheter a chuté : seulement 13 % prévoient fermement de faire un achat le 28 novembre. Derrière ce phénomène se cache une perte de confiance massive : une très large majorité de consommateurs a désormais compris la supercherie des prix artificiellement gonflés et des remises minimes qui, selon les analyses, se limitent souvent à un maigre 7 %, loin des économies promises.

À cela s'ajoute un cocktail explosif d'incertitude économique et de concurrence exacerbée. Tandis que l'inflation et les inquiétudes quant à l'avenir incitent les Allemands à la prudence, les enseignes de discount asiatiques agressives comme Temu et Shein mettent à mal la capacité du commerce traditionnel à maintenir des prix bas et constants. Le Black Friday 2025 est donc bien plus qu'une simple journée de soldes ; il devient le baromètre de l'état d'esprit d'une nation en proie à l'inquiétude et révèle un modèle commercial qui a peut-être déjà atteint ses limites. Nous levons le voile sur les coulisses de cette guerre des prix, analysons les pièges psychologiques et dévoilons pourquoi, cette année, le roi incontesté des bonnes affaires est bel et bien dénudé.

Convient à:

Quand l'empereur des soldes ne porte plus de vêtements

La frénésie annuelle des soldes, venue tout droit des États-Unis, connaîtra un tournant décisif en 2025. Ce qui, à ses débuts, s'annonçait comme une importation prometteuse de la culture de consommation américaine, s'est transformé en Allemagne en un phénomène de plus en plus confronté à une perte de crédibilité, à une prise de conscience environnementale croissante et aux réalités économiques. Les chiffres sont éloquents : si 98 % des Allemands connaissent le Black Friday, seuls 13 % sont certains de faire leurs achats le 28 novembre 2025. Ce décalage entre la connaissance et la volonté d'acheter révèle un changement fondamental dans la perception de cet événement commercial autrefois si populaire.

La Fédération allemande du commerce de détail (HDE) prévoit un chiffre d'affaires total de 5,8 milliards d'euros pour le Black Friday et le Cyber ​​Monday en 2025. Si ce chiffre peut paraître impressionnant au premier abord, il marque le premier recul annuel depuis le début de la collecte systématique de données en 2016. La tendance précédente était celle d'une croissance continue, dépassant parfois les 20 %. Le fait que même la concurrence par les prix ne suffise plus à générer une croissance supplémentaire témoigne d'une évolution profonde des comportements des consommateurs.

L'étude YouGov, menée en collaboration avec l'Institut SINUS, révèle les mécanismes sous-jacents à cette tendance. 64 % des personnes interrogées reconnaissent la présence de fausses réductions dans les offres, et 57 % sont agacées par la publicité omniprésente. La méfiance est l'émotion la plus fréquemment citée par les Allemands (19 %) lorsqu'ils évoquent le Black Friday. Seuls 21 % perçoivent encore cette journée de soldes comme un événement exceptionnel. La combinaison de la lassitude publicitaire, des pratiques trompeuses avérées et de la suspicion généralisée démontre clairement que la prétendue magie du Black Friday n'a peut-être jamais été qu'une illusion marketing savamment orchestrée, dont l'efficacité diminue d'année en année.

Du chaos routier à l'événement mondial : un bref historique

Une perspective historique sur le Black Friday révèle la transformation d'un phénomène typiquement américain en un événement mondial de consommation. Le terme a été utilisé pour la première fois par la police de Philadelphie dans les années 1960 pour décrire le chaos routier et les foules du lendemain de Thanksgiving. Ce n'est qu'à la fin des années 1980 qu'il a acquis une connotation positive, lorsque les détaillants ont interprété cette journée comme le début de la rentabilité – le moment où les ventes leur permettaient de passer des pertes aux bénéfices.

Le Black Friday est arrivé en Allemagne grâce aux entreprises américaines. Apple annonçait déjà des réductions le vendredi suivant Thanksgiving dès 2006, sans toutefois utiliser explicitement le terme « Black Friday » à l'époque. Le phénomène ne s'est véritablement répandu qu'en 2013, lorsqu'environ 500 enseignes ont promu leurs offres via des plateformes publicitaires spécialisées. Alors qu'aux États-Unis, le Black Friday se déroule principalement dans les magasins physiques, en Allemagne, il s'est développé dès le départ essentiellement comme un événement en ligne. Cette prédominance du numérique explique en partie pourquoi cette journée revêt une signification culturelle différente en Allemagne par rapport à son pays d'origine.

Stagnation à un niveau élevé : la réalité économique

L'analyse économique du Black Friday révèle un paradoxe : bien que cette journée de promotions soit désormais un rendez-vous incontournable du calendrier des consommateurs allemands, les ventes stagnent à un niveau élevé et affichent même, pour la première fois, une tendance à la baisse. Les chiffres de vente ont connu une progression remarquable depuis 2016. Partant de débuts modestes, le volume a crû régulièrement pour atteindre 5,9 milliards d'euros en 2023 et 2024. Pour 2025, la Fédération allemande du commerce de détail prévoit un léger recul, de l'ordre de 2 %, à 5,8 milliards d'euros.

Cette évolution est directement liée au moral des consommateurs en Allemagne. L'indice GfK du climat de consommation demeure à un niveau historiquement bas. Les analystes prévoient une valeur de -24,1 points pour novembre 2025, soit une nouvelle baisse par rapport au mois précédent. La persistance des tensions géopolitiques, la résurgence des craintes d'inflation et les inquiétudes croissantes concernant la sécurité de l'emploi réduisent les espoirs d'une reprise rapide du moral des consommateurs. Avant la pandémie de coronavirus, cet indicateur était constamment positif, oscillant autour de 10 points.

Malgré de légers signes de reprise, les dépenses de consommation restent faibles. La persistance de prix élevés pour l'alimentation et l'énergie engendre une forte réticence à acheter, même en cas d'amélioration temporaire des perspectives de revenus. Cette lassitude structurelle des consommateurs explique pourquoi le Black Friday peine à conserver son attrait.

Analyse des prix : mythes, réalité et piège du prix de vente conseillé

La question des économies réelles réalisées lors du Black Friday fait l'objet de nombreuses études. Une étude comparative de prix exhaustive menée par le comparateur Idealo, portant sur plus de 10 000 produits issus des 100 catégories les plus populaires du Black Friday, aboutit à des résultats mitigés. En moyenne, les économies s'élèvent à 7 %. Près des trois quarts des articles examinés étaient moins chers lors du Black Friday 2024 qu'en octobre, mois précédent.

Cependant, les réductions variaient considérablement selon les catégories de produits. Les téléviseurs bénéficiaient de remises particulièrement importantes, avec une réduction moyenne de 17 %, soit une économie de 178 euros. Les vélos électriques affichaient une réduction moyenne de 15 %, soit 401 euros. Pour les ordinateurs portables, les économies s'élevaient en moyenne à 11 %, soit 101 euros. Les réductions étaient nettement moins importantes pour les produits les plus populaires. Les smartphones n'affichaient que 5 % de réduction, tandis que les montres connectées et les tablettes bénéficiaient chacune de 6 %.

Une conclusion majeure de cette étude de prix contredit les idées reçues : le Black Friday n’est pas forcément le jour le plus avantageux du mois pour faire du shopping. 59 % des produits analysés étaient moins chers au moins un autre jour de novembre que le Black Friday officiel. Les prix baissent généralement début novembre et atteignent leur niveau le plus bas pendant la Black Week ou le Black Friday lui-même, avant de remonter légèrement, tout en restant inférieurs aux niveaux d’octobre.

La crainte largement répandue que les détaillants gonflent artificiellement leurs prix avant le Black Friday afin de proposer des remises apparemment importantes n'est pas confirmée par l'étude Idealo. Aucune hausse de prix systématique avant les soldes n'a été constatée pour les 100 catégories les plus populaires. Cependant, de nombreux détaillants ont recours à une autre astuce : ils utilisent le prix de vente conseillé par le fabricant (PVC) comme prix barré. Ce PVC est souvent délibérément fixé comme un « prix exorbitant », c'est-à-dire un prix anormalement élevé conçu dès le départ pour être barré.

Depuis 2022, l'ordonnance sur l'affichage des prix oblige les détaillants à indiquer le prix le plus bas pratiqué au cours des 30 jours précédant toute promotion. Cependant, tous les détaillants ne respectent pas systématiquement cette réglementation et annoncent souvent des réductions plus importantes que celles réellement appliquées. Les organismes de protection des consommateurs recommandent donc d'utiliser au moins deux comparateurs de prix différents et de prêter une attention particulière à l'évolution des prix au cours des derniers mois.

Neurobiologie des achats compulsifs : comment notre cerveau est trompé

Le Black Friday est régi par une multitude de mécanismes psychologiques sophistiqués qui influencent systématiquement le comportement des consommateurs. Les neurosciences montrent que la simple perspective d'une bonne affaire active le système de récompense du cerveau. L'interaction entre la dopamine et les endorphines transforme les consommateurs en chasseurs et provoque un véritable sentiment d'euphorie. Parallèlement, les régions cérébrales qui contrôlent normalement un comportement rationnel et raisonnable sont nettement moins actives pendant cette période. Le terme « frénésie d'achats » est donc tout à fait approprié, car il met en jeu les mêmes processus neurobiologiques que ceux qui sont à l'origine des effets des substances psychoactives.

Un mécanisme psychologique clé est l'effet FOMO, la peur de rater une bonne affaire. Les détaillants font une publicité intensive pour le Black Friday pendant des semaines à l'avance, ce qui engendre des attentes particulièrement élevées chez les consommateurs. Le fait que les offres soient limitées dans le temps et disponibles uniquement dans la limite des stocks disponibles intensifie encore cette anxiété. Les stratégies marketing basées sur la limitation des stocks exploitent délibérément ce phénomène psychologique pour créer un sentiment d'urgence.

De plus, des déclencheurs visuels, mis en évidence par des études de suivi oculaire, entrent en jeu. Les étiquettes de prix aux couleurs vives et attrayantes captent immédiatement le regard. L'impression d'une offre spéciale qui en résulte a souvent un impact encore plus fort que le montant de la réduction elle-même. Des termes comme « Soldes » ou « Meilleure affaire » attirent instantanément l'attention et suscitent un sentiment de satisfaction. La pression sociale joue également un rôle important. Les individus ont tendance à se conformer au comportement des autres et à suivre facilement la majorité. Si tout le monde fait ses achats lors du Black Friday, on en déduit qu'il doit y avoir des avantages à la clé.

Le psychologue du consommateur et chercheur en neurosciences Hans Georg Häusel décrit le Black Friday comme un événement social incontournable. Faire du shopping représente une récompense pour beaucoup, ce qui explique pourquoi nombre d'entre nous recherchent activement les bonnes affaires. Il compare le Black Friday à un calendrier de l'Avent : on est impatient de découvrir ce qu'il renferme. Ce conditionnement psychologique explique pourquoi tant de consommateurs y participent, même s'ils savent que les économies réelles sont minimes.

L'inflation des journées de soldes : du Black Friday à la Black Week

L'événement initialement centré sur un seul vendredi a depuis longtemps cédé la place à une période de soldes prolongée. Le Black Friday est devenu la Black Week, qui, en 2025, a débuté le 24 novembre et s'est terminée le 28 novembre. Elle a été suivie naturellement par le Cyber ​​Monday le 1er décembre, qui a lui-même été étendu pour devenir la Cyber ​​Week. De nombreux commerçants lancent désormais leurs promotions dès le début du mois de novembre avec des offres anticipées et des promotions de pré-lancement.

Cette évolution résulte d'une concurrence accrue pour capter l'attention des consommateurs. Les détaillants ne se contentent plus d'être présents le vendredi, mais cherchent également à fidéliser leurs clients en amont, par exemple grâce à des coupons exclusifs ou un accès VIP pour les abonnés à leur newsletter. Cependant, cette stratégie a un coût : elle contribue à la lassitude publicitaire générale et accentue le sentiment de saturation que ressentent déjà de nombreux consommateurs.

Parallèlement à l'allongement des périodes de soldes, le nombre d'offres promotionnelles a également explosé. Outre le Black Friday, la Journée des célibataires, le Prime Day et diverses soldes saisonnières rivalisent pour capter l'attention des consommateurs. Les raisons les plus fréquemment invoquées par ces derniers pour expliquer leur désintérêt croissant pour ces méga-soldes sont les remises trompeuses (48 %), la multiplication des promotions (36 %) et la lassitude (32 %).

Attaque asiatique : la concurrence de Temu et Shein

L'un des principaux défis du Black Friday réside dans la concurrence des plateformes de vente à prix réduits asiatiques comme Temu et Shein. Ces détaillants attirent les clients toute l'année avec des prix extrêmement bas, exerçant une pression considérable sur les magasins physiques traditionnels. Plus de 40 % des consommateurs allemands affirment ne plus avoir besoin des réductions du Black Friday, car les détaillants asiatiques proposent des prix constamment bas.

La logique est simple : pourquoi attendre la fin novembre quand on peut faire des achats à bas prix sur Temu et d’autres plateformes à tout moment ? Près d’un consommateur sur quatre, généralement intéressé par le Black Friday, déclare vouloir profiter moins souvent des soldes cette année, car les portails asiatiques proposent des prix bas toute l’année. Les secteurs de la mode, des accessoires et de l’ameublement sont particulièrement touchés.

Le modèle économique de ces plateformes diffère fondamentalement de celui de leurs concurrents occidentaux. Les produits sont expédiés directement du fabricant chinois, ce qui élimine les coûts d'entreposage et les marges des intermédiaires. De plus, les articles de moins de 150 € sont exemptés de droits de douane. Cependant, la qualité des produits reste souvent discutable et les organismes de protection des consommateurs mettent en garde contre les défauts de sécurité, notamment concernant les appareils électroniques et les jouets non conformes aux normes européennes.

 

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Vendredi noir 2025 : entre consumérisme et scepticisme croissant

Sociologie du chasseur de bonnes affaires : qui achète quoi et pourquoi ?

L'analyse sociodémographique des comportements d'achat du Black Friday révèle des différences significatives entre les divers groupes de population. L'analyse fondée sur le modèle social Sinus Milieus montre que les valeurs influencent considérablement le comportement du consommateur. La classe moyenne adaptative-pragmatique, qui représente le courant dominant de la société moderne et privilégie l'épargne pour le budget familial, est particulièrement réceptive aux soldes du Black Friday.

Étonnamment, même la haute société conservatrice se montre réceptive à ce concept. Dans leur nouvelle position sociale, les institutions traditionnelles semblent vouloir s'adapter à l'air du temps. Les plus sceptiques face à ce phénomène de remises sont cependant les post-matérialistes, critiques de la consommation et soucieux de développement durable. Ce groupe remet fondamentalement en question la nécessité d'une consommation accrue et privilégie des achats responsables.

55 % des Allemands ont déjà profité des promotions du Black Friday. Parmi les ménages aux revenus les plus élevés, ce chiffre atteint 61 %, mais même la moitié des ménages aux budgets serrés ont déjà bénéficié des réductions. Le Black Friday n'est en aucun cas un phénomène réservé aux produits de luxe ; il est pratiqué par toutes les catégories de revenus, même si les raisons diffèrent. Pour les ménages disposant d'un budget limité, cette journée est souvent l'occasion de faire des économies sur les cadeaux de Noël.

Les catégories de produits les plus demandées lors du Black Friday reflètent les désirs matériels des consommateurs. La mode arrive en tête avec 51 % des acheteurs potentiels, suivie des ordinateurs et smartphones (46 %) et de l'électronique grand public (téléviseurs, équipements audio et consoles de jeux) (41 %).

Une étude de PwC révèle que 84 % des consommateurs prévoient de profiter des promotions du Black Friday à partir du 28 novembre. En moyenne, les personnes interrogées anticipent des dépenses d'environ 265 €, un montant comparable à celui de l'année dernière. Des différences entre les sexes sont manifestes : les hommes prévoient de dépenser davantage que les femmes, ce qui s'explique notamment par leur préférence plus marquée pour l'électronique et les nouvelles technologies.

Ce qui est remarquable, c'est le niveau élevé de fidélité des consommateurs aux marques lors du Black Friday. Les trois quarts des personnes interrogées prévoient d'acheter chez la même marque que l'année dernière. Cette fidélité offre une certaine sécurité aux enseignes établies, mais rend plus difficile l'acquisition de nouveaux clients et les inciter à changer de marque.

La domination en ligne et le déclin des centres-villes

La répartition entre le commerce en ligne et le commerce physique révèle une nette domination du e-commerce. Environ 60 % des dépenses du Black Friday sont effectuées en ligne. Les consommateurs prévoient de consacrer un peu moins de 40 % de leur budget aux magasins physiques, soit pour des achats directs (26 %), soit pour retirer leurs commandes en ligne en magasin grâce au Click & Collect (13 %).

Une enquête Deloitte menée auprès de 1 000 consommateurs allemands révèle la situation difficile des commerçants des centres-villes. Si près des deux tiers des personnes interrogées ont déjà fait des achats en ligne spécifiquement pour le Black Friday, seuls 37 % se sont rendus en centre-ville à cette occasion. Plus de la moitié n'y ont même jamais mis les pieds un vendredi soir.

Aucune inversion de tendance n'est prévue pour 2025. Seul un quart des personnes interrogées envisagent de faire leurs achats en centre-ville lors du Black Friday plutôt qu'en ligne. Ceux qui se rendent en ville sont moins susceptibles de le faire spécifiquement pour dénicher des bonnes affaires. La grande majorité de ceux qui vont en centre-ville le Black Friday souhaitent flâner à leur guise, manger dans la vieille ville et profiter de son ambiance unique.

Ce qui attirerait les consommateurs en centre-ville, outre les offres exclusives des commerces physiques et des parkings plus pratiques, c'est avant tout une offre de restaurants attrayante et des animations comme des concerts. En revanche, le soutien aux commerces locaux ne joue qu'un rôle mineur : seulement 13 % des consommateurs le citent comme motivation.

Amazon domine le marché allemand du commerce en ligne avec une part de marché de plus de 60 %. Dans le secteur de la livraison de colis, l'entreprise est le deuxième acteur derrière DHL, avec une part de marché comprise entre 15 et 25 %. Cette position dominante sur le marché permet à Amazon d'influencer et d'amplifier considérablement le Black Friday. L'entreprise a depuis longtemps transformé cette journée en une véritable « Semaine du Black Friday », recrutant environ 12 000 saisonniers supplémentaires pour cette période de forte activité.

Les inconvénients de la consommation : impact environnemental et questions éthiques

L'impact environnemental du Black Friday fait l'objet de critiques de plus en plus vives. 68 % des consommateurs allemands considèrent le Black Friday comme un facteur de surconsommation et de pollution. Parallèlement, 61 % affirment que la consommation durable est importante à leurs yeux, même ce jour-là. Cette contradiction entre désir de consommer et conscience environnementale alimente le débat actuel.

L'association allemande d'aide à l'environnement (Deutsche Umwelthilfe) critique vivement la frénésie consumériste du Black Friday. Face aux crises climatiques, des déchets et des ressources, un Vendredi vert est nécessaire, en lieu et place du Black Friday et de ses offres à bas prix sur la réparation d'appareils défectueux. Les appareils électroménagers, en particulier, sont achetés neufs lors du Black Friday, alors que les anciens modèles fonctionnent encore ou pourraient être facilement réparés.

Un problème majeur réside dans le nombre considérable de retours consécutifs aux promotions. Des études montrent qu'environ 4 % des retours sont immédiatement détruits, ce qui représente un chiffre important compte tenu des 280 millions de colis expédiés chaque année en Allemagne. Le taux de retour augmente de 143 % le lendemain du Black Friday. Ce gaspillage de ressources contraste fortement avec les engagements en matière de développement durable que de nombreux commerçants mettent en avant.

Fairtrade Germany encourage une consommation responsable et nous rappelle qu'il est possible de consommer autrement : de manière consciente, équitable et respectueuse des personnes en amont des chaînes d'approvisionnement. En Allemagne, les prix les plus bas s'accompagnent souvent d'exploitation, de problèmes environnementaux et de conditions de travail inhumaines tout au long de la chaîne d'approvisionnement. L'industrie textile est responsable d'environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l'ensemble des vols internationaux et du transport maritime réunis.

Plusieurs initiatives ont émergé en réaction au Black Friday. Le Green Friday vise à inverser le principe : l’environnement devrait lui aussi bénéficier de la frénésie d’achat. Le Buy Nothing Day appelle à une abstinence volontaire de 24 heures. Sous le hashtag #WhiteMonday, des militants incitent sur les réseaux sociaux à réparer ou recycler les produits plutôt que d’en acheter de nouveaux. Des influenceurs promeuvent une consommation plus responsable sous le hashtag #Underconsumption.

Le piège de la dette : les risques des méthodes de paiement modernes

Les offres dites « Achetez maintenant, payez plus tard » proposées par des prestataires de services de paiement comme Klarna ou PayPal présentent des risques importants pour les consommateurs. Ces options permettent aux clients d'acheter immédiatement et de payer ultérieurement, soit par le biais d'une facture avec une date limite de paiement, soit par un paiement échelonné. Ces options sont de plus en plus utilisées, notamment à l'approche du Black Friday.

Les conseillers en gestion de dettes mettent en garde contre un désagrément majeur. Les offres « Achetez maintenant, payez plus tard » présentent un risque important car il est facile de perdre le contrôle des coûts. Des analyses montrent que les taux d'intérêt des financements à tempérament proposés par les détaillants en ligne sont parfois trois fois supérieurs à ceux d'un prêt bancaire classique. Les organismes prêteurs appliquent des taux d'intérêt de douze à treize pour cent, ce qui peut rapidement engendrer une dette considérable si plusieurs achats à tempérament sont effectués simultanément.

Des études montrent qu'aux États-Unis, un utilisateur sur trois du service « Achetez maintenant, payez plus tard » a déjà manqué une échéance de paiement. Au Royaume-Uni, ce chiffre atteint un utilisateur sur dix. Bien que les données fiables pour l'Allemagne ne soient pas encore disponibles, la tendance est claire : le nombre de cas de surendettement liés aux achats en ligne est en hausse. Les jeunes et les femmes sont particulièrement touchés.

Évolution technologique : l'IA comme assistant d'achat

L'intégration de l'intelligence artificielle transforme en profondeur les comportements d'achat lors du Black Friday. Près d'un Allemand sur dix prévoit d'utiliser l'IA pour dénicher les meilleures affaires grâce à des comparateurs de prix ou des systèmes de recommandation basés sur l'IA. Côté détaillants, les algorithmes d'IA sont de plus en plus utilisés pour optimiser les prix. Les détaillants ayant recours à l'IA ou à l'apprentissage automatique ont enregistré une croissance de leurs ventes de 14,2 % en 2024, contre seulement 6,9 % pour les entreprises n'ayant pas recours à ces technologies.

Cette évolution a des effets ambivalents. D'une part, les consommateurs peuvent effectivement réaliser des économies grâce à la comparaison intelligente des prix. D'autre part, l'IA permet aux détaillants de différencier les prix avec une précision croissante et de proposer des offres personnalisées qui tirent parti de la sensibilité au prix de chaque client. L'asymétrie entre les capacités technologiques des détaillants et le niveau d'information des consommateurs pourrait s'aggraver.

Perspectives pour la période de Noël

Le Black Friday 2025 se déroulera durant une période de fêtes de fin d'année marquée par des prévisions prudentes. La Fédération allemande du commerce de détail (HDE) prévoit une hausse des ventes de 1,5 % pour novembre et décembre par rapport à l'année précédente, soit une croissance nulle après ajustement pour l'inflation. Les dépenses totales pour les deux derniers mois de l'année sont estimées à 126,2 milliards d'euros.

80 % des détaillants interrogés anticipent une consommation prudente, et 83 % prévoient que les clients seront plus attentifs aux prix compte tenu des tendances actuelles. 51 % des détaillants non alimentaires s'attendent à une période de Noël moins bonne, voire nettement moins bonne, que l'an dernier. Les achats de Noël devraient représenter environ 1,6 milliard d'euros des dépenses totales du Black Friday et du Cyber ​​Monday en 2025, un montant comparable à celui de l'année précédente.

Les consommateurs dépensent en moyenne 263 € pour leurs cadeaux de Noël, soit 34 € de moins que l'an dernier. 54 % d'entre eux profitent du Black Friday pour faire leurs achats de Noël. Les catégories de cadeaux les plus populaires sont les chèques-cadeaux, les jouets, les livres, ainsi que les cosmétiques et produits de soins personnels.

Un modèle d'entreprise à la croisée des chemins

La situation actuelle du Black Friday en Allemagne exige une analyse nuancée. D'une part, cet événement commercial est devenu un rendez-vous incontournable du calendrier des consommateurs et continue de générer des revenus importants. D'autre part, le scepticisme croissant des consommateurs montre que la promesse initiale de prix exceptionnels a perdu de sa crédibilité.

Les défis auxquels sont confrontés les détaillants sont multiples. Ils doivent évoluer dans un contexte marqué par un moral des consommateurs morose, une sensibilité accrue aux prix, une concurrence exacerbée des enseignes asiatiques à bas prix et une prise de conscience croissante des enjeux du développement durable. Les stratégies de réduction pure et simple ne suffisent plus à fidéliser la clientèle sur le long terme. Le taux de réachat des nouveaux clients ayant effectué un achat lors du Black Friday n'est que de 22,6 % ; plus des trois quarts des nouveaux clients ne reviennent pas.

Pour les consommateurs, le Black Friday reste une arme à double tranchant. Ceux qui recherchent précisément certains produits, comparent systématiquement les prix et ne cèdent pas à la pression de l'urgence artificielle peuvent assurément réaliser de véritables économies. Si la remise moyenne de sept pour cent est moins spectaculaire que les réductions de prix annoncées de 50 % ou plus, des économies absolues de plusieurs centaines d'euros sont possibles sur des produits haut de gamme tels que les vélos électriques ou les téléviseurs.

Parallèlement, les consommateurs doivent être conscients des mécanismes psychologiques qui les poussent aux achats impulsifs. La recommandation des associations de consommateurs de dresser une liste et de se fixer un budget avant tout achat reste d'une grande actualité, malgré la sophistication des stratégies marketing. Affirmer que l'achat le plus écologique et le moins cher est souvent celui qu'on ne fait pas peut être dérangeant, mais c'est une vérité fondamentale.

L'avenir du Black Friday dépendra en grande partie de sa capacité à regagner la confiance des consommateurs. Les tendances actuelles montrent que la stratégie des remises toujours plus agressives et prolongées atteint ses limites. Un modèle économique fondé sur l'exagération systématique des réductions de prix finit par nuire à sa propre crédibilité.

Les détaillants sont confrontés à un choix stratégique : utiliser le Black Friday pour acquérir de nouveaux clients et renforcer leur image de marque, ou principalement comme un canal de vente pour leurs anciens stocks. Les données montrent que les hausses de ventes à court terme enregistrées lors de cette journée promotionnelle ne se traduisent pas automatiquement par des relations clients durables. Le faible taux de réachat parmi les nouveaux clients du Black Friday souligne que les réductions de prix, à elles seules, ne suffisent pas à fidéliser la clientèle.

Pour l'économie allemande, le Black Friday demeure un phénomène ambivalent. D'un côté, il génère une hausse mesurable des ventes durant la période cruciale des achats de Noël. De l'autre, on peut se demander si ces ventes représentent réellement une consommation supplémentaire ou s'il s'agit simplement d'un report d'achats qui auraient été effectués de toute façon. Le fait que 45 % des consommateurs s'abstiennent d'effectuer des achats importants un mois, voire plus, avant le Black Friday suggère d'importants effets de substitution.

L'impact environnemental du Black Friday demeure problématique. Malgré une prise de conscience croissante du développement durable au sein de la population, dans les faits, l'impulsion d'acheter l'emporte souvent sur les considérations éthiques. L'écart entre l'intérêt déclaré pour une consommation durable et le comportement d'achat réel est un phénomène connu en économie comportementale sous le nom d'écart entre intention et action.

Le Black Friday 2025 pourrait marquer un tournant. Pour la première fois, les ventes sont en baisse, la méfiance des consommateurs s'accroît et les modèles de consommation alternatifs gagnent en visibilité. L'avenir nous dira s'il s'agit du début d'une transformation profonde ou d'un simple ralentissement passager dans une tendance haussière. Toutefois, le scepticisme marqué des consommateurs allemands laisse penser que le Black Friday, sous sa forme actuelle, atteint ses limites. Le roi des soldes a, pour ainsi dire, perdu de son attrait, et de plus en plus de gens commencent à s'en apercevoir.

 

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