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La grande innovation réside dans le marketing : l’autodestruction d’une industrie ? Le théâtre de l’innovation et le piège de l’exploitation

La grande innovation réside dans le marketing : l’autodestruction d’une industrie ? Le théâtre de l’innovation et le piège de l’exploitation

La grande innovation réside dans le marketing : l’autodestruction d’une industrie ? Le théâtre de l’innovation et le piège de l’exploitation – Image créative : Xpert.Digital

Pris au piège de la roue du hamster ? La répétition sans fin des mêmes choses en marketing.

Crise du marketing : les clients sont-ils vraiment responsables de la stagnation ? – Quand l’exploitation devient un piège mortel et que seule l’exploration peut sauver l’avenir.

Le secteur du marketing traverse une crise existentielle qu'il a lui-même provoquée. Alors que le monde évolue à une vitesse fulgurante, les spécialistes du marketing et les agences restent prisonniers d'une routine stérile. Les mêmes promesses, les mêmes slogans et les variations incessantes sur un même thème révèlent un secteur déconnecté de la réalité. Le problème ne réside pas dans un manque de connaissances ou d'outils, mais dans une erreur stratégique fondamentale : une focalisation exclusive sur l'exploitation au détriment de l'exploration.

Cette analyse examine les causes structurelles de cette crise et démontre pourquoi le secteur du marketing a un besoin urgent d'un changement de paradigme. Les recherches universitaires sur l'ambidextrie organisationnelle apportent des éclairages essentiels : les entreprises qui se concentrent uniquement sur l'optimisation des processus existants tombent inévitablement dans le piège de l'exploitation et perdent leur capacité d'innovation. Les conséquences sont désastreuses : érosion des marges, offres interchangeables et recours aux remises comme dernier recours pour se différencier.

Convient à:

La répétition incessante d'une même chose : pourquoi le marketing est pris au piège d'une roue de hamster

Le secteur du marketing s'est enlisé dans un cercle vicieux. Qu'il s'agisse de nouvelles technologies, de l'évolution du contexte ou de prétendues innovations, les messages restent désespérément les mêmes : meilleurs prospects, conversions plus élevées, efficacité accrue grâce à l'automatisation. Ces mots à la mode sont rabâchés à la moindre occasion, quel que soit le sujet abordé : SEO, SEA, réseaux sociaux, automatisation du marketing ou, actuellement, intelligence artificielle.

Cette communication répétitive n'est pas le fruit du hasard, mais plutôt le symptôme d'un secteur qui s'est perdu dans la concurrence féroce de l'océan rouge. L'océan rouge désigne les marchés saturés où de nombreux prestataires se disputent les mêmes clients et se différencient principalement par leurs prix et des améliorations marginales. Le secteur du marketing en est un parfait exemple : agences et prestataires de services se disputent une part de marché limitée avec des propositions de valeur quasiment identiques.

Les conséquences de cette évolution sont considérables. Si chaque agence promet les mêmes indicateurs de performance, utilise les mêmes outils et propose les mêmes stratégies, une concurrence uniquement axée sur les prix s'installe. Il en résulte un cercle vicieux : la réduction des marges contraint les agences à accroître encore leur efficacité, ce qui, à son tour, freine l'innovation et favorise l'interchangeabilité.

Le problème est particulièrement criant : ces schémas se répètent à chaque nouvelle avancée technologique. Lors de l'émergence des réseaux sociaux, les mêmes promesses qu'auparavant en matière de référencement naturel ou d'emailing ont été faites. Aujourd'hui, le même scénario se répète avec l'intelligence artificielle : au lieu d'une véritable innovation, de vieux concepts sont simplement réemballés sous une nouvelle terminologie. Cette superficialité est qualifiée de « théâtre de l'innovation » dans la littérature et désigne des pratiques qui donnent l'illusion de l'innovation sans pour autant générer de résultats commerciaux significatifs.

Convient à:

Se noyer dans l'océan rouge : le piège mortel de l'exploitation du marketing moderne

Les concepts de stratégie Océan Rouge et Océan Bleu offrent un cadre précieux pour comprendre la crise actuelle du marketing. Alors que la stratégie Océan Rouge se concentre sur la concurrence sur les marchés existants, la stratégie Océan Bleu vise à créer de nouveaux marchés inexploités. Le secteur du marketing s'est concentré presque exclusivement sur les stratégies Océan Rouge, engendrant ainsi une dépendance dangereuse.

Cette focalisation sur les marchés existants correspond au concept d'exploitation : l'optimisation et le perfectionnement des compétences et processus existants. L'exploitation marketing se manifeste par l'amélioration continue des taux de conversion, l'optimisation des campagnes et la maximisation des indicateurs de performance à court terme. Ces activités sont indéniablement importantes et produisent des résultats mesurables, mais elles comportent également un risque fondamental.

La recherche scientifique montre que les organisations qui se concentrent exclusivement sur l'exploitation tombent dans un piège stratégique. Ce piège, dit d'exploitation, décrit une situation où les entreprises perdent leur capacité d'exploration, car toutes leurs ressources sont absorbées par l'optimisation des processus existants. Des études démontrent que l'apprentissage stratégique joue un rôle de médiateur entre les stratégies d'exploration et d'exploitation, et qu'une focalisation excessive sur l'exploitation nuit durablement à la capacité d'innovation.

L'impact sur le secteur du marketing est manifeste. Les agences se font concurrence sur la base d'indicateurs de performance de plus en plus interchangeables. La différenciation ne repose plus sur des approches innovantes ou de nouveaux modèles économiques, mais plutôt sur des améliorations marginales des taux de clics ou du coût par prospect. Cette concurrence engendre une dynamique de marché où l'innovation est perçue comme un risque, tandis que l'optimisation progressive est considérée comme une voie sûre.

Le caractère à court terme de cette stratégie est particulièrement problématique. Par définition, les marchés saturés n'offrent que des perspectives de croissance limitées. Lorsque tous les fournisseurs se disputent les mêmes clients, un jeu à somme nulle s'instaure, où les gains de parts de marché ne sont possibles qu'au détriment de la concurrence. Il en résulte des guerres des prix féroces, une rentabilité en baisse et une dépendance accrue aux remises et aux offres spéciales.

La peur étouffe l'innovation : comment l'instinct de survie paralyse le secteur du marketing

L’instinct de survie est un principe fondamental de toute organisation. Les entreprises existent pour survivre et se développer, et les agences de marketing ne font pas exception. Pourtant, paradoxalement, cet instinct de survie même devient la plus grande menace pour la viabilité à long terme du secteur.

La crainte de perdre des contrats et des emplois engendre une aversion au risque qui freine l'innovation. Les responsables marketing et les agences s'accrochent aux méthodes et stratégies éprouvées car elles donnent des résultats, du moins à court terme. Les approches expérimentales sont perçues comme trop risquées, surtout lorsque le succès se mesure à l'aune d'indicateurs de performance à court terme.

Cette dynamique est amplifiée par des facteurs structurels. De nombreuses organisations marketing fonctionnent avec des systèmes de primes et des objectifs axés exclusivement sur le succès à court terme. Les taux de conversion, le nombre de prospects et le retour sur investissement doivent être démontrés trimestriellement. Dans un tel contexte, les projets d'innovation à long terme, qui ne porteront peut-être leurs fruits que dans plusieurs années, n'ont aucune chance.

Les conséquences psychologiques de cette culture de la peur sont considérables. Les employés des services marketing développent une mentalité d'autocensure. Ils n'osent pas proposer d'idées novatrices, car elles risquent d'être rejetées comme irréalistes ou trop risquées. Ils privilégient donc des améliorations progressives et sans risque, susceptibles d'être acceptées à court terme, mais qui ne créent aucun avantage concurrentiel stratégique sur le long terme.

Le problème majeur réside dans le fait que cette crainte affecte également les relations clients. Craignant de perdre des clients, les agences proposent tout ce qui touche de près ou de loin au marketing, au lieu de se concentrer sur des compétences spécifiques. Ce manque de spécialisation dilue l'expertise et rend leurs offres encore plus interchangeables. Les études en psychologie du marketing démontrent que la peur et l'incertitude conduisent à des décisions sous-optimales, où la sécurité à court terme prime sur les opportunités à long terme.

Du manque d'idées à l'incapacité d'innover : l'échec structurel du marketing

Le manque d'idées novatrices en marketing n'est pas un phénomène passager, mais bien le symptôme de faiblesses structurelles. Alors que d'autres domaines d'activité, comme le développement produit ou la logistique, réagissent avec agilité aux évolutions du marché, le marketing reste souvent englué dans des schémas réactifs. Cette perception reflète la réalité : le marketing est fréquemment considéré comme le dernier service à anticiper les changements, alors même que c'est précisément là que résident les leviers les plus efficaces pour une détection précoce et un réalignement stratégique.

Le problème ne réside pas dans un manque de volonté d'innover, mais plutôt dans des barrières structurelles. Nombre d'initiatives d'innovation en marketing se résument à de simples opérations de façade : des activités visibles sans impact concret sur l'activité. Hackathons, concours d'idées et laboratoires d'innovation sont lancés, mais les idées qui en découlent s'essoufflent faute de conditions organisationnelles adéquates à leur mise en œuvre.

Les raisons sont multiples. Les budgets alloués à l'innovation sont souvent insuffisants, voire inexistants ; le temps et l'attention de la direction sont limités ; et l'expertise nécessaire pour développer et mettre en œuvre des approches véritablement innovantes fait défaut. De plus, en marketing, l'innovation est souvent confondue avec la créativité. Or, une campagne créative n'est pas automatiquement une innovation au sens stratégique du terme.

La littérature scientifique montre que 90 % des idées novatrices échouent. Les principales raisons sont structurelles : absence de demande du marché, mauvais timing, résistances internes et implication insuffisante de la direction. Ce problème est exacerbé en marketing, car l’innovation entre en concurrence avec les opérations courantes rentables et, généralement, elle est perdante. Les équipes d’innovation sont souvent moquées car, dans un premier temps, elles engendrent des coûts plutôt que des revenus.

Un problème particulièrement critique réside dans le manque d'innovation du marketing. Alors que d'autres secteurs sont moteurs de transformation numérique, de nombreux services marketing restent prisonniers de modes de pensée traditionnels. Le paysage des agences reflète ce problème : nombre d'entre elles subissent des pressions économiques car leurs modèles économiques sont obsolètes et elles sont incapables de se réinventer en profondeur.

Convient à:

Le changement de paradigme inévitable : pourquoi l'exploration marketing est vitale pour la survie

La solution aux problèmes décrits réside dans un concept connu en recherche en gestion stratégique sous le nom d'ambidextrie organisationnelle. L'ambidextrie désigne la capacité d'une organisation à mener simultanément l'exploitation et l'exploration : optimiser les processus existants tout en recherchant des processus radicalement nouveaux.

En marketing, cela représente un changement fondamental. Au lieu de se concentrer uniquement sur l'optimisation des campagnes et canaux existants, il est impératif d'allouer systématiquement des ressources à des activités exploratoires. Le modèle Triosmarket offre un cadre pratique à cet effet : il combine l'inbound marketing, composante axée sur l'exploitation, l'outbound marketing, qui assure l'équilibre entre les deux, et le marketing expérimental, approche purement exploratoire.

Le marketing expérimental englobe les campagnes créatives et non conventionnelles, ainsi que l'expérimentation délibérée de nouvelles technologies et approches. Ce sont précisément ces activités qui sont négligées dans le système actuel, car elles ne produisent pas d'emblée d'indicateurs de performance mesurables. Or, la recherche scientifique démontre clairement que les entreprises qui investissent dans l'exploration se créent des avantages concurrentiels durables et sont mieux armées pour faire face aux évolutions du marché.

On trouve des exemples réussis d'ambidextrie organisationnelle dans divers secteurs. Bosch investit massivement dans les nouvelles technologies telles que l'hydrogène et l'Internet des objets tout en optimisant constamment son cœur de métier. Amazon allie une logistique ultra-performante à une expansion agressive sur de nouveaux marchés et grâce à l'innovation technologique. Ces entreprises ont compris que la capacité d'optimiser et d'innover simultanément n'est pas une option, mais une condition sine qua non de leur survie.

Pour les services marketing, cela signifie concrètement que 60 à 70 % des ressources doivent continuer d'être allouées à l'exploitation pour garantir des résultats à court terme. Toutefois, 30 à 40 % doivent être systématiquement réservés à l'exploration. Cela implique des changements structurels : des laboratoires d'innovation dédiés, des budgets protégés pour l'expérimentation et, surtout, une culture de leadership qui considère l'échec constructif comme un investissement dans l'apprentissage plutôt que comme une erreur.

 

Notre expertise européenne et allemande en matière de développement commercial, de ventes et de marketing

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Le rôle sous-estimé des clients dans la crise du marketing

Le rôle sous-estimé des clients dans la crise du marketing – Image : Xpert.Digital

Quand seul le prix compte : l'ultime capitulation du marketing

Le recours systématique aux remises marque le point le plus bas du marketing. Lorsque les produits et services ne peuvent être vendus que par leur prix, c'est le signe évident que la capacité de se différencier a disparu. Le prix devient alors le dernier recours dans une concurrence stérile où tout le monde perd.

Cette évolution est la conséquence logique d'une stratégie exclusivement axée sur l'exploitation dans des marchés saturés. Lorsque tous les prestataires offrent les mêmes services et ne diffèrent que marginalement, le client n'a d'autre choix que de se baser sur le prix. L'érosion des marques et des valeurs n'est pas un effet secondaire, mais le problème fondamental : le marketing a échoué lorsqu'il n'est plus capable de créer de la valeur perçue au-delà du prix.

Les conséquences économiques sont désastreuses. La guerre des prix entraîne une réduction des marges, ce qui, à son tour, freine les investissements dans l'innovation. Un cercle vicieux s'installe : le manque d'innovation rend les entreprises encore plus interchangeables, exacerbant ainsi la concurrence par les prix. Les agences et les prestataires de services marketing sont particulièrement touchés, comme en témoignent les récentes faillites d'agences de renom.

La stratégie Océan Bleu offre une issue à cette spirale infernale. Au lieu de se battre pour des parts de marché dans l'Océan Rouge saturé, l'objectif est de créer de nouveaux marchés où la concurrence est, dans un premier temps, sans importance. Cela exige une innovation radicale et le courage de sortir des sentiers battus. Le Cirque du Soleil en est un exemple classique : au lieu de rivaliser avec les cirques traditionnels pour conquérir des parts de marché, il a créé une forme de divertissement entièrement nouvelle qui justifie des prix plus élevés.

Pour le marketing, cela implique de redéfinir fondamentalement son rôle. Au lieu d'être un prestataire de services réactif, le marketing doit devenir un moteur stratégique d'innovation. Cela exige le courage de remettre en question les modèles économiques existants et de développer de nouvelles façons de créer de la valeur. Seule une exploration authentique, une recherche systématique d'approches radicalement nouvelles, permettra au marketing d'échapper au piège des prix et de créer une valeur qui dépasse les simples gains d'efficacité.

La crise actuelle du marketing est en partie due à nos propres erreurs, mais elle n'est pas inévitable. Pour sortir de l'impasse de l'exploitation, il faut faire preuve d'ambidextrie organisationnelle : trouver un équilibre systématique entre l'optimisation des processus existants et l'exploration audacieuse de nouvelles pistes. Les entreprises et agences qui embrasseront cette transformation survivront et deviendront les pionnières d'une nouvelle ère du marketing. Celles qui persistent à miser uniquement sur l'exploitation tomberont dans l'oubli ou seront écrasées par la guerre des prix. Il est urgent d'agir.

Convient à:

La responsabilité centrale des clients : initiateur et catalyseur du changement nécessaire.

Une analyse de la crise du marketing serait incomplète sans prendre en compte un facteur crucial : la responsabilité de ceux qui la financent. Qu’il s’agisse de PDG, de directeurs marketing ou de décideurs au sein d’un service marketing, ceux qui financent le marketing ne sont pas victimes d’une défaillance systémique, mais bien sa cause première et, simultanément, les seuls à pouvoir y remédier. Cette idée essentielle est souvent négligée, voire occultée, dans le discours public sur l’échec du marketing. Au lieu de cela, on critique les agences ou on dépeint les services marketing comme incapables d’innover, comme si ces acteurs pouvaient élaborer leurs stratégies de manière autonome. La réalité est bien plus complexe et dérangeante : ceux qui financent le marketing ont le pouvoir soit de rompre le cycle de la surenchère marketing, soit de le perpétuer.

Le problème devient particulièrement flagrant lorsqu'on travaille avec des agences externes. Nombre de clients briefent leurs agences avec une approche problématique : ils se concentrent exclusivement sur des indicateurs de performance mesurables à court terme et formulent leurs besoins principalement en termes de prospects, de conversions et de retour sur investissement. Ce n'est pas fondamentalement faux, mais c'est fondamentalement insuffisant pour bâtir de véritables partenariats stratégiques. Un briefing pertinent doit non seulement inclure des objectifs chiffrés, mais aussi une vision claire de la valeur ajoutée pour l'entreprise, des perspectives stratégiques et laisser délibérément place à l'exploration de nouvelles pistes.

Le brief idéal d'une agence est souvent perçu comme un document purement informatif : les exigences y sont énoncées, les attentes y sont formulées, et l'agence est censée les satisfaire. Cette conception conduit inévitablement au piège de l'exploitation. Si le client n'indique pas à l'agence partenaire qu'il souhaite innover, que l'expérimentation est encouragée et valorisée, et que l'échec constructif fait partie intégrante du processus, alors l'agence est rationnellement contrainte de recourir à des méthodes éprouvées et sans risque. L'agence n'est pas incapable d'innover ; sa capacité d'innovation est institutionnellement paralysée car le client ne l'exige pas explicitement et ne crée pas les conditions nécessaires.

Les décisions d'allocation budgétaire des clients sont cruciales. La recherche académique et l'expérience pratique démontrent clairement que les entreprises performantes utilisent le modèle dit 70-20-10, ou des variantes : 70 % des ressources pour des activités éprouvées et axées sur la performance, 20 % pour les opportunités de croissance et 10 à 15 % spécifiquement dédiés à l'expérimentation et à l'innovation. Pourtant, nombre de clients allouent beaucoup moins de fonds, voire aucun, à la recherche. Au lieu de cela, ils exigent des agences et des services marketing internes qu'ils innovent davantage avec le même budget, ce qui est paradoxal. Ils veulent l'impossible : une efficacité maximale des activités existantes ET une innovation radicale, le tout sans ressources supplémentaires. Cette dissonance cognitive engendre la résignation, tant chez les agences que chez les équipes internes.

Pour le service marketing interne, la responsabilité envers le client – ​​souvent identique à celle du PDG, du directeur financier ou du directeur marketing – est encore plus directe et immédiate. C'est là que se forge la culture, encourageant ou freinant l'esprit d'exploration des équipes marketing. Les entreprises qui souhaitent transformer avec succès leur service marketing doivent fondamentalement adapter leur culture d'entreprise. Cela commence par considérer les erreurs et les échecs constructifs non comme des signes d'incompétence, mais comme des investissements nécessaires dans l'apprentissage et l'innovation. Nombre d'entreprises parlent d'une telle culture d'apprentissage, mais ne la mettent pas en œuvre car elles continuent d'exiger des résultats trimestriels et des indicateurs de performance toujours plus exigeants.

La responsabilité du client s'étend jusqu'à la conception même du brief marketing. Un brief clair et précis est essentiel à une collaboration fructueuse avec les agences. Or, nombreux sont les clients qui soumettent des briefs flous, contradictoires ou irréalistes. Ils ignorent souvent leurs propres besoins et reportent ce manque de clarté sur l'agence. Il en résulte des réunions interminables, des allers-retours de modifications et des campagnes qui ne satisfont ni le client ni l'agence. Un bon brief exige du client qu'il clarifie d'abord sa propre position : quel est le véritable problème commercial ? Qui est la cible ? Quel rôle le marketing doit-il jouer ? Ce n'est qu'une fois ces questions résolues en interne qu'un dialogue constructif avec l'agence peut s'instaurer.

Le partenariat fondé sur l'égalité est un idéal souvent cité, mais rarement mis en pratique. Nombre de clients perçoivent leur rôle comme une relation classique client-prestataire, où le pouvoir leur appartient unilatéralement. Si cette approche est compréhensible, elle aboutit à des résultats insatisfaisants. Les agences sont expertes dans leur domaine, mais si le client ne les considère pas comme des partenaires, mais plutôt comme une ressource dont le fonctionnement est simplement requis, leurs connaissances et leur expérience restent sous-exploitées. Un véritable partenariat implique que le client sollicite activement l'expertise de l'agence, l'associe au processus et soit disposé à apprendre d'elle.

Le choix de l'agence relève également de la responsabilité du client, mais il est souvent fait avec négligence. Nombreux sont ceux qui choisissent une agence principalement en fonction du prix ou de la proximité géographique, plutôt que de ses compétences et de son adéquation réelles. Ils omettent de définir clairement les compétences et l'expérience requises et ne vérifient pas si l'agence dispose effectivement des collaborateurs qualifiés. Il en résulte des partenariats voués à l'échec, faute de fondements solides. Le client doit prendre le temps de bien connaître l'agence, de poser les bonnes questions et d'évaluer si ses valeurs et ses méthodes de travail correspondent aux siennes.

Un autre point crucial est la pérennité des relations avec les agences. Celles qui changent constamment de clients n'ont aucune chance de devenir de véritables partenaires stratégiques. Elles n'investissent pas dans une compréhension approfondie de l'activité, sachant qu'elles devront probablement changer de client d'ici deux ans. Les partenariats à long terme permettent à l'agence de créer une réelle valeur ajoutée, d'instaurer la confiance et d'investir dans des approches innovantes qui portent leurs fruits sur la durée. Le client a le pouvoir de créer de telles relations stables, mais cela exige continuité et confiance mutuelle.

En matière de marketing interne, le client – ​​généralement le directeur marketing ou la direction – a la responsabilité de créer un environnement propice à l'innovation. Un directeur marketing dont la durée moyenne d'exercice n'est que de 42 mois n'a pratiquement aucune chance de mettre en œuvre des transformations profondes. Ce problème ne concerne pas principalement le directeur marketing, mais plutôt les entreprises et leurs dirigeants qui ont des attentes irréalistes et remplacent trop rapidement leurs collaborateurs. Un véritable changement exige du temps, un leadership constant et un environnement où les erreurs sont tolérées.

Les directeurs marketing doivent comprendre que leur mission ne se limite pas à la mise en œuvre de nouvelles campagnes, mais consiste à transformer l'ensemble de la fonction marketing. Cela implique de décloisonner les services, de fédérer les équipes, de développer de nouvelles compétences, de moderniser les processus et, surtout, de créer une culture de polyvalence où efficacité et innovation coexistent harmonieusement. Cette transformation ne sera possible que si la direction générale non seulement la tolère, mais la soutient activement, lui accorde le temps nécessaire et lui fournit les ressources adéquates.

La vérité, aussi dérangeante soit-elle, est la suivante : le secteur du marketing ne sortira de sa crise que lorsque les clients la percevront comme une opportunité – l’opportunité de transformer leurs pratiques, leurs budgets, leurs attentes et leur culture d’entreprise. Tant que les clients exigeront des agences des résultats rapides, fiables et à bas prix, tout en réclamant de l’innovation, le secteur restera prisonnier de l’exploitation. Et tant que les services marketing internes fonctionneront uniquement sous la pression d’objectifs de performance à court terme, aucune véritable innovation ne pourra émerger. Les clients doivent comprendre qu’ils ne sont pas de simples clients ou supérieurs hiérarchiques, mais aussi coresponsables de la qualité du travail marketing et, par conséquent, de la réussite globale de l’entreprise. Assumer cette responsabilité exige du courage, mais aussi la lucidité de reconnaître que l’approche actuelle mène à une impasse.

 

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