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Je viens de découvrir et d'analyser : NABU et BCG – L'institutionnalisation de l'écoblanchiment au nom de la biodiversité

Je viens de découvrir et d'analyser : NABU et BCG – L'institutionnalisation de l'écoblanchiment au nom de la biodiversité

Découverte et analyse récentes : NABU et BCG – L’institutionnalisation de l’écoblanchiment au nom de la biodiversité – Image : Xpert.Digital

Des consultants pour les géants pétroliers et les écologistes ? Le problème de crédibilité de l’étude NABU

Écoblanchiment institutionnalisé : la dure réalité derrière « une entreprise en harmonie avec la nature »

Lorsque la plus grande association allemande de protection de la nature et l'un des cabinets de conseil en stratégie les plus influents au monde unissent leurs forces, cela peut sembler au premier abord une alliance pragmatique entre écologie et économie. Pourtant, une analyse plus approfondie du partenariat entre la NABU et le Boston Consulting Group (BCG) révèle une dynamique inquiétante : la mainmise de la logique managériale sur la protection de la nature.

L’étude conjointe « Activité économique en harmonie avec la nature » ​​(2020) ne constitue pas une avancée majeure en matière de conservation des espèces, mais plutôt un tournant dans notre façon d’aborder les crises écologiques. Au lieu de considérer la destruction des habitats comme une menace existentielle, la nature est ici monétisée, décomposée en « actifs » et valorisée jusqu’à 190 000 milliards de dollars. Ce qui était conçu comme une amélioration stratégique de la biodiversité se révèle, à y regarder de plus près, être du « greenwashing institutionnalisé » : il fournit aux entreprises le vocabulaire approprié pour poursuivre leurs activités destructrices tout en célébrant leur « positivité environnementale » dans des brochures publicitaires attrayantes.

Le conflit d'intérêts sous-jacent est particulièrement grave : alors que BCG fournit à NABU des stratégies de conservation de la nature, en 2025, la société conseillera encore des entreprises pétrolières et gazières internationales sur l'optimisation de leurs modèles économiques liés aux énergies fossiles. L'analyse qui suit révèle pourquoi cette alliance souffre non seulement d'un paradoxe de compétences, mais conduit aussi structurellement à transformer des impératifs écologiques radicaux en tâches de gestion au rabais – au détriment de la crédibilité de NABU et, plus grave encore, au détriment d'écosystèmes irremplaçables.

La braderie de la conservation de la nature : pourquoi l'alliance NABU-BCG est une impasse dangereuse

Le partenariat entre l’Association allemande pour la conservation de la nature (NABU) et le Boston Consulting Group (BCG) pour la création de l’étude « Business in Harmony with Nature » ​​(2020) révèle un problème structurel qui va au-delà de cette simple coopération : la colonisation des connaissances en matière de conservation de la nature par des cabinets de conseil en gestion qui appréhendent principalement les phénomènes écologiques comme des problèmes commerciaux et les désamorcent donc systématiquement.

1. Le paradoxe de la compétence : pourquoi le BCG n’est pas l’institution appropriée

BCG est un cabinet de conseil en management spécialisé en stratégie, optimisation des performances et développement organisationnel, et non en écologie ou biodiversité. L'étude elle-même révèle cette lacune fondamentale en matière de compétences par sa méthodologie : elle monétise la biodiversité sous forme de « services écosystémiques » dont la valeur annuelle serait estimée entre 170 et 190 milliards de dollars américains. Ce chiffre est issu de la méthode Costanza (1997) et des rapports du TEEB, et non des recherches originales de BCG sur la biodiversité.

Le problème crucial

La monétisation transforme un phénomène écologique en un problème d'optimisation économique. Une forêt tropicale n'est plus perçue comme un écosystème irremplaçable, mais comme un « actif de stockage de carbone » à valeur calculable. Ceci autorise précisément la logique que les défenseurs de l'environnement combattent : si la forêt tropicale vaut X milliards de dollars et qu'une plantation génère Y milliards de dollars de profit, la question devient un calcul plutôt qu'une interdiction catégorique.

NABU aurait pu confier ce travail à des institutions possédant une véritable expertise écologique (Institut Max Planck d'écologie, Société Senckenberg, universités). Au lieu de cela, ils ont choisi une entreprise dont le principal atout est de réduire tous les problèmes à des tâches de gestion.

2. Le conflit d'intérêts structurel : BCG et l'industrie pétrolière et gazière

La crise de crédibilité fondamentale de ce partenariat découle du portefeuille de BCG :

BCG collabore étroitement avec les entreprises pétrolières et gazières. En 2025, BCG a publié sa troisième étude comparative annuelle sur le secteur pétrolier et gazier, réalisée en collaboration avec 28 entreprises énergétiques internationales, et les conseille sur les solutions bas carbone. Parallèlement, BCG produit des études sur les leaders de la décarbonation dans le secteur pétrolier et gazier et accompagne ExxonMobil, Petronas et d'autres géants de l'énergie dans le développement de projets d'hydrogène bas carbone.

Il ne s’agit pas d’un problème mineur : l’industrie pétrolière et gazière est l’une des principales causes de la perte de biodiversité, notamment en raison de :

  • Conversion des terres et fragmentation des habitats
  • Risques de marées noires dans les écosystèmes sensibles
  • Émissions de méthane (indirectement, puisque le changement climatique entraîne une perte de biodiversité)

Le paradoxe

BCG déclare en même temps :

  • Concernant les compagnies pétrolières : « Il est possible de construire des modèles commerciaux à faibles émissions de carbone tout en restant rentable. »
  • Concernant NABU : « L’économie est essentielle à la protection de la biodiversité. »

Il ne s'agit pas d'une contradiction dans la logique du BCG, mais d'une cohérence parfaite : les deux messages indiquent aux entreprises qu'elles peuvent poursuivre leurs activités principales tout en se « transformant ». C'est du greenwashing au sens classique du terme.

 

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Écoblanchiment à un niveau méta : comment l'étude de la NABU nuit à la conservation de la nature

3. Le recadrage du problème de la conservation de la nature en tant que problème de gestion

L’un des principaux défauts de cette étude réside dans sa thèse implicite : « 60 % de la perte de biodiversité est due à l’activité économique, mais l’activité économique est aussi la solution. » Cette affirmation est logiquement cohérente, mais elle masque une redéfinition du problème :

Auparavant (conservation classique de la nature)

La biodiversité disparaît à cause de nos pratiques économiques et de notre façon de faire des affaires. Solution : moins d’exploitation, restauration, préservation des espaces naturels.

Ensuite (cadrage BCG)

La biodiversité est une externalité qui peut être internalisée grâce à de meilleures décisions de gestion au sein des chaînes de valeur. Les entreprises doivent mesurer et communiquer leur impact positif sur la nature.

Les « 6 leviers pour la protection de la biodiversité » présentés dans l’étude sont symptomatiques :

  • Modèles intégrés d'utilisation des terres
  • Réglementation + incitations économiques
  • Engagement volontaire des entreprises
  • Innovation et collaboration
  • Campagnes d'information
  • Autonomiser les acteurs locaux

Ce sont là des concepts de gestion. Aucun n'appelle à une transformation économique profonde. Aucun n'affirme : « Certaines activités (comme les monocultures d'huile de palme ou l'exploitation minière en eaux profondes) sont incompatibles avec la protection de la biodiversité et doivent cesser. » On entend plutôt : « Il nous faut créer de meilleures structures de gouvernance et des écosystèmes d'innovation. »

4. La crise de confiance de la NABU : dépendance financière et compromis stratégiques

Contrairement à Greenpeace, NABU n'est pas financée exclusivement par des dons. D'après les analyses disponibles, NABU accepte des financements publics et des subventions de projets qui peuvent être indirectement liés à des intérêts économiques, ce qui engendre des vulnérabilités structurelles

  • Une seule étude BCG coûte probablement entre six et sept chiffres
  • Pour une organisation comme la NABU, financée par des dons et des cotisations de ses membres, un tel financement de projet est attrayant
  • Toutefois, cela crée des obligations implicites : ceux qui coopèrent avec BCG ne critiqueront pas agressivement les clients de BCG

Il ne s’agit pas d’une accusation morale, mais d’une réalité structurelle : les institutions soumises à des pressions financières deviennent systématiquement plus défensives envers leurs bailleurs de fonds.

5. L’écoblanchiment à un niveau méta : L’ONG comme source de légitimité

L'ironie profonde de ce partenariat réside dans sa fonction de machine à légitimer :

  • Problème des entreprises : les entreprises pétrolières, gazières, agricoles et minières ont besoin de crédibilité pour leur « durabilité »
  • Solution proposée : BCG réalise une étude avec NABU qui affirme que « l’économie est essentielle à la protection de la biodiversité »
  • Résultat : Chaque entreprise peut désormais affirmer : « Nous suivons les recommandations NABU-BCG en matière de transformation régénératrice » – et bénéficie ainsi d'un label de qualité pour la conservation de la nature

Il ne s'agit pas de spéculation, mais d'un fait avéré : BCG présente cette étude à ses clients comme un cadre pour leur communication sur le développement durable. Quant à NABU, elle perd en crédibilité et devient un outil au service des entreprises, sans que cela se soit produit de manière formelle et légale.

6. L’ignorance des points de basculement : une cécité méthodologique

D'un point de vue écologique, ce qui importe, ce ne sont pas les pertes moyennes de biodiversité, mais les seuils de basculement. Une forêt couverte à 60 % peut se régénérer ; à 40 %, elle bascule vers la savane. L'étude n'aborde pas cette irréversibilité ; elle présente plutôt des valeurs moyennes et des valeurs écosystémiques.

Ce n'est pas un hasard. La logique de gestion fonctionne avec des variables optimisables (réduire la consommation, accroître l'efficacité). Elle ne peut pas fonctionner avec des catégories comme « ce processus est irréversible et doit donc être arrêté, sans discussion possible ». De telles logiques sont structurellement inaccessibles aux consultants en gestion.

7. Le contexte historique : comment les cabinets de conseil en management apprivoisent les problèmes

Le phénomène NABU-BCG n'est pas isolé. Il suit un schéma établi :

  • Changement climatique (2006) : Le rapport Stern appréhende la crise climatique comme un problème d’optimisation économique. Résultat : vingt ans de « stratégies bas carbone » mises en œuvre par les compagnies pétrolières, alors que les émissions absolues ont augmenté
  • Biodiversity (2020) : BCG considère l’extinction des espèces comme un problème lié aux services écosystémiques. Résultat : les entreprises peuvent communiquer sur des « stratégies positives pour la nature » ​​tandis que les habitats se réduisent comme peau de chagrin

Les cabinets de conseil en management ne sont pas malfaisants ; ils sont structurellement incapables d’envisager des problèmes qui n’ont pas de solution managériale. Par conséquent, ils pathologisent tous les phénomènes jusqu’à ce qu’ils puissent être « optimisés durablement ».

La comédie de l'hypocrisie

Leur intuition initiale était juste : lorsque la NABU fait appel à un capitaliste pour étudier la biodiversité, ce n’est pas seulement inhabituel, c’est structurellement absurde. C’est comme si Amnesty International discutait de l’aménagement optimal des cellules avec une entreprise pénitentiaire tout en affirmant que les prisons sont « essentielles à la protection des droits humains ».

Ironie tragique : l’étude avait été commandée pour présenter les entreprises comme des solutions aux problèmes qu’elles ont engendrés. Et tout le monde y gagne

  • BCG : Nouveaux domaines de conseil, renforcement de la légitimité, façade verte pour les clients pétroliers
  • NABU : Financement, présence médiatique, sentiment d’être « constructif »
  • Les entreprises : un document scientifique qui affirme qu'elles sont la clé du salut

La forêt tropicale perd. Le récif corallien. Les insectes. Ils ne sont pas sauvés – ils sont catégorisés, monétisés et transformés en objets de gestion. Ce n'est pas de la conservation de la nature. C'est de l'écoblanchiment institutionnalisé.

  • Étude NABU-BCG, 2020
  • Étude comparative BCG sur le pétrole et le gaz, 2025 ; – Leaders de la décarbonation dans le secteur pétrolier et gazier
  • Pugnalom.io, « Intérêts des entreprises dans le vêtement écologique », 2025
  • Site web de NABU, « Pour les entreprises »

 

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