Écosystème de défense et de double usage en Bavière : Helsing, ARX Robotics & Co. – Ces startups incarnent la technologie militaire européenne.

IA, quantique, drones : comment un État allemand devient une superpuissance technologique pour l’OTAN

Le « tournant » est plus qu'un simple slogan politique : c'est une réalité économique et technologique qui mobilise des milliards d'investissements et crée de nouveaux pôles d'innovation. Dans ce contexte de réalignement mondial, un État allemand s'est discrètement mais résolument positionné comme l'épicentre de ce développement en Europe : la Bavière. Ici, non seulement un groupe d'entreprises de défense individuelles émerge, mais un écosystème de défense et de double usage unique par sa densité et ses fonctionnalités, qui est d'ores et déjà considéré comme un modèle pour la souveraineté technologique de l'Europe.

La clé du succès réside dans une étroite collaboration, rare sous cette forme : des géants industriels reconnus comme Airbus, KNDS et Hensoldt collaborent étroitement avec d'excellents instituts de recherche comme l'Université de la Bundeswehr de Munich et la Munich Quantum Valley. Parallèlement, une nouvelle génération de startups agiles, comme Helsing, Quantum-Systems et ARX Robotics, propulsent l'innovation à un rythme impressionnant, financées par des capital-risqueurs deep tech hautement spécialisés, qui ont fait de Munich l'un des principaux pôles d'investissement européens dans le secteur de la défense.

Ce réseau synergique permet de raccourcir considérablement la durée entre la recherche et l'application et, élément crucial pour l'industrie, entre les projets pilotes ambitieux et les acquisitions concrètes. Alors que la nécessité d'une base technologique dédiée fait encore débat ailleurs, la Bavière démontre déjà concrètement comment un écosystème évolutif et résilient pour la défense et la sécurité peut être structuré. Cet article analyse les facteurs de succès du modèle bavarois, met en lumière les acteurs clés et explique pourquoi ce développement revêt une importance stratégique bien au-delà des frontières de l'État libre.

Convient à:

• Économie à double usage : pourquoi le pouvoir invisible des technologies à double usage déterminera l'avenir de l'Europe

Des milliards pour un tournant : pourquoi les investisseurs investissent désormais dans les startups de défense munichoises

Ces dernières années, la Bavière s'est développée en un écosystème de défense et de double usage particulièrement dense et fonctionnel. Le levier principal : une interaction étroite entre acteurs industriels établis, universités et instituts de recherche, programmes de financement spécialisés et sociétés de capital-risque spécialisées dans les technologies de pointe. Cela permet de raccourcir les chemins entre la recherche et l'application, et de plus en plus entre les projets pilotes et les marchés publics. Le message principal : alors qu'ailleurs, la souveraineté technologique fait encore l'objet de discussions, la Bavière démontre déjà concrètement comment un écosystème de défense et de résilience évolutif peut être structuré.

De quoi s’agit-il – et pourquoi maintenant ?

La situation géopolitique, l'évolution de la situation en Allemagne et un débat sociétal plus large sur la sécurité et la défense ont transformé le paysage. Les technologies de défense ne sont plus un sujet de niche en Europe. Rien qu'en 2024, des milliards d'euros ont été investis dans les start-ups du secteur de la défense en Europe ; l'Allemagne, et Munich en particulier, se sont imposées comme des pôles d'investissement de premier plan. Parallèlement, la Bavière, avec son agenda de haute technologie, développe ses infrastructures informatiques, ses chaires universitaires et son expertise quantique, et s'attaque spécifiquement aux obstacles aux transferts et aux approvisionnements. Cette évolution se traduit par des financements à grande échelle (par exemple, Helsing), des alliances industrielles (par exemple, Quantum Systems et ARX Robotics) et de nouveaux pôles (Digital Hub Security & Defense).

Qu'est-ce qui fait de la Bavière un lieu particulièrement fort en matière de défense et de double usage ?

La force de la Bavière repose sur un avantage systémique qui repose sur plusieurs piliers : une forte densité industrielle dans les domaines de l'aérospatiale et des systèmes terrestres, une recherche d'excellence (notamment à l'Université de la Bundeswehr de Munich et dans d'importants organismes de recherche), des investissements ciblés de l'État libre dans les hautes technologies, des sociétés de capital-risque spécialisées dans les technologies de pointe et un nombre croissant de startups en pleine expansion. Cette interaction consolide les chaînes de valeur, accélère le transfert de technologie et réduit les coûts de coordination entre les parties prenantes.

La décision du gouvernement fédéral d'attribuer à la Bavière le nouveau pôle numérique de sécurité et de défense témoigne concrètement de cette densité. En effet, un tiers des entreprises allemandes du secteur de la défense sont implantées dans l'État libre ; la mise en réseau entre l'industrie, les universités et les start-ups y est supérieure à la moyenne. Les industries clés bavaroises, fortes, offrent une connectivité supplémentaire pour les applications à double usage.

Quel rôle jouent les principaux acteurs de l’industrie et où sont-ils situés ?

La Bavière abrite des entreprises clés de l'industrie allemande et européenne de la sécurité et de la défense :

• Airbus Defence and Space exploite le centre d'aviation militaire de Manching, qui propose l'assemblage final de l'Eurofighter, une expertise en drones et une gamme complète de services. Airbus Helicopters, dont le siège social allemand est à Donauwörth, est le premier employeur de la région.
• KNDS Deutschland (anciennement KMW) a son siège à Munich-Allach ; la division allemande de KNDS est notamment responsable des programmes de chars Leopard, de Panzerhaubitze 2000 et de véhicules blindés de transport de troupes à roues. Depuis 2024, la marque opère sous le nom unifié KNDS ; les sites et la structure sont clairement identifiés.
• Issue de la division capteurs d'Airbus, Hensoldt est l'un des principaux spécialistes européens de l'électronique et des capteurs pour la reconnaissance et la sécurité. Son évolution historique, issue de la restructuration d'EADS/Airbus, souligne son expertise en matière de capteurs et son orientation vers les applications militaires et duales.
• MBDA Allemagne possède plusieurs sites en Bavière (par exemple, Schrobenhausen). Des entreprises comme MTU Aero Engines et RENK complètent son envergure industrielle ; le regroupement aéronautique dans la région de Munich/Souabe renforce les effets de colocalisation.

Ces entreprises jouent un rôle de « maîtres d'œuvre » et collaborent avec des universités, des start-ups et des PME, ouvrant ainsi des voies de transfert, par exemple pour les mises à niveau de l'Eurofighter (guerre électronique) ou les composants de l'Eurodrone/FCAS. Ces programmes requièrent une expertise approfondie en fusion de capteurs, logiciels embarqués, IA, électronique et intégration de systèmes – autant de domaines dans lesquels les acteurs bavarois disposent d'équipes performantes.

Quelles infrastructures académiques et de recherche donnent le ton ?

Deux ancres façonnent le profil bavarois :

Premièrement, l'Université de la Bundeswehr de Munich (UniBw M) et son centre dtec.bw. Ce programme, créé en 2020 et désormais étendu, promeut la recherche en numérisation et en technologies axée sur la défense. L'accent sur le double usage, en particulier, a été renforcé lors de la phase d'extension. Des exemples tels que SeRANIS (environnement de laboratoire B5G/6G intégré avec réseaux New Space), RISK.twin (jumeaux numériques hybrides pour infrastructures critiques) et MISDRO (inspection par drone avec analyse d'images multivariée par IA) illustrent le lien entre les sujets fondamentaux et les démonstrateurs d'applications concrètes.

Deuxièmement, la Munich Quantum Valley (MQV) est un projet phare de l'Agenda High-Tech. Elle combine les capacités de la LMU, de la TUM, de la FAU, des Instituts Max Planck, des Instituts Fraunhofer et de la BAdW, construit des infrastructures d'informatique quantique sur trois plateformes matérielles et place le transfert et l'entrepreneuriat au cœur de ses missions. L'objectif est de développer et d'exploiter des ordinateurs quantiques compétitifs en Bavière, grâce à un financement public important et à un réseau international.

En outre, l'État libre de Bavière étend l'infrastructure informatique de l'IA au LRZ et au RRZE afin de fournir aux universités des clusters de haute performance - une condition préalable de base pour les projets modernes d'IA, de technologie des capteurs et de simulation axés sur la défense.

Quels signaux politiques ou programmatiques récents renforcent la localisation ?

Plusieurs décisions et initiatives consolident le chemin :

• La création du « Digital Hub Security and Defense » en Bavière crée une vitrine nationale pour l'innovation en matière de défense, la mise en réseau et le soutien aux start-ups dans l'État libre.
• L'Agenda des hautes technologies regroupe les investissements dans l'IA, les infrastructures informatiques et l'informatique quantique. Munich est un pôle quantique doté de son propre corps professoral et de possibilités de transfert.
• Aux niveaux fédéral et européen, des initiatives telles que les engagements du Fonds d'innovation de l'OTAN en faveur des sociétés de capital-risque bavaroises spécialisées dans les technologies de pointe et les instruments de défense de l'UE prennent de l'ampleur. Ces flux de capitaux renforcent l'accès des jeunes entreprises aux marchés sensibles à la sécurité.
• La loi bavaroise sur la promotion de la Bundeswehr en Bavière crée un cadre clair contre les clauses civiles qui entravent la recherche et favorise le transfert systématique entre les universités et les agences de la Bundeswehr.

La combinaison de ces facteurs réduit les écarts typiques entre la recherche, le pilotage et l’approvisionnement et atténue les barrières culturelles qui ont historiquement existé en Allemagne entre les voies d’innovation civiles et militaires.

Quelle est la force du cœur de métier du capital-risque et des startups – et quelles transactions démontrent une évolutivité ?

L'important tour de table de série C de 450 millions d'euros de Helsing marque une étape importante en Europe. Participants : General Catalyst, chef de file, ainsi qu'Elad Gil, Accel, Saab, Lightspeed, Plural et Greenoaks, entre autres. Les fonds seront utilisés pour le développement de produits et la R&D, en mettant l'accent sur la souveraineté européenne et la protection du flanc oriental de l'OTAN. Helsing détient également d'importants contrats gouvernementaux et est active en Ukraine depuis 2022. Ce tour de table souligne l'importance de l'IA de défense basée à Munich pour le monde entier.

Munich est considérée comme le principal pôle européen de capital-risque dans le secteur de la défense/sécurité/résilience en 2024. Selon les rapports et analyses, près d'un milliard de dollars américains d'investissements dans la défense devraient être alloués à la ville en 2024. Cette tendance est soutenue par des fonds spécialisés tels que Vsquared Ventures et Alpine Space Ventures, qui ont reçu des capitaux du NIF, entre autres, et qui abordent des sujets sectoriels approfondis allant de l'espace à l'IA/robotique.

Des startups telles que Quantum Systems (systèmes sUAS, déploiement en Ukraine, alliances industrielles), ARX Robotics (plateformes UGV, multi-usages, tests/approvisionnement européens) et The Exploration Company (vaisseau spatial Nyx, série B 150 millions d'euros ; contrats ESA) illustrent l'évolutivité sur les marchés doubles et montrent à quelle vitesse les prototypes peuvent devenir des produits opérationnels lorsque le capital, les partenaires industriels et les parcours pilotes se réunissent.

En tant que société de capital-risque publique, Bayern Kapital investit dans des projets de haute technologie à forte intensité capitalistique par le biais de fonds axés sur la croissance, renforçant ainsi les chaînes de financement lors des tours de table ultérieurs. Cela crée des financements complémentaires au-delà des guichets d'amorçage traditionnels, un élément essentiel pour la production en série de technologies de défense à forte composante matérielle.

Quelles preuves existent pour étayer l’affirmation selon laquelle la Bavière est un modèle pour la phase pilote d’approvisionnement ?

Plusieurs indicateurs corroborent ce point de vue :

• Avec des projets tels que SeRANIS, RISK.twin et MISDRO, dtec.bw démontre comment la recherche universitaire peut développer des technologies validées et concrètes, puis testées en application concrète avec des agences gouvernementales et des partenaires industriels. L'extension et la consolidation prévues à partir de 2027 mettent explicitement l'accent sur la recherche à double usage dans un environnement sécurisé avec les agences de la Bundeswehr – un parcours structuré du laboratoire à l'application.
• La création du Pôle numérique Sécurité et Défense en Bavière institutionnalise la mise en réseau, l'accompagnement des startups et le transfert. Cela professionnalise la phase initiale, du prototype au produit commercialisable.
• Les alliances de startups industrielles telles que Quantum Systems x ARX (Partenariat stratégique, Alliance UXS) accélèrent l'interopérabilité, la standardisation et la combinabilité des systèmes UxS. Ces consortiums créent des pré-normes de facto qui facilitent l'approvisionnement en anticipant l'intégration des systèmes de systèmes.
• Les signaux du capital-risque, tels que le soutien du NIF à Vsquared et Alpine Space Ventures, augmentent la prévisibilité pour les fondateurs et fournissent des passerelles vers l'accès au marché international de la défense, ce qui est important pour évoluer au-delà des budgets nationaux.

Parallèlement, les analyses soulignent que l'Allemagne a historiquement établi un « pare-feu » entre la recherche civile et la recherche militaire, et que les processus d'approvisionnement étaient souvent rigides. L'approche bavaroise – comprenant un cadre politique interdisant les clauses civiles, un pôle numérique et un programme de haute technologie – comble précisément ces lacunes. Elle constitue donc un modèle plausible pour d'autres régions souhaitant suivre des voies similaires.

Convient à:

• Les deux visages de l'innovation : essor et évolution du secteur du double usage en Allemagne et en Europe

Comment la Munich Quantum Valley s’intègre-t-elle dans le récit de la défense ?

L'informatique quantique, les capteurs et la communication sont des technologies stratégiques à moyen et long terme pour les communications chiffrées, la robustesse de la navigation, la fusion de capteurs et l'optimisation de situations opérationnelles complexes. MQV développe trois filières matérielles (supraconductivité, atomes neutres, pièges à ions) en Bavière, ainsi qu'une architecture de transfert et un programme d'entrepreneuriat. L'État libre de Bavière finance spécifiquement MQV via son Agenda Haute Technologie ; la plateforme relie la LMU, la TUM, la FAU, le MPG, la FhG et la BAdW, offrant ainsi une profondeur de réseau compatible à l'échelle internationale. Pour les applications de défense, ces capacités permettent de développer localement les talents, l'accès au prototypage et des modèles de transfert compatibles avec l'industrie, favorisant ainsi les applications ultérieures pertinentes pour la sécurité.

Quelles startups sont exemplaires en matière de « produits à double usage rapidement déployables » ?

Trois exemples :

• Quantum Systems : drones eVTOL-sUAS à haute endurance et systèmes Vector éprouvés sur le terrain. Plus de 200 Vectors sont en service en Ukraine ; 500 systèmes sont en cours de livraison ; 800 supplémentaires sont sur demande. Les partenariats avec Airbus Defence and Space (modules d'IA, essaim) et ARX Robotics (approches UxS conjointes) témoignent de l'approche systématique de l'entreprise.
• ARX ​​Robotics : plateformes UGV modulaires à architecture matérielle et logicielle évolutive ; déployées dans les pipelines de test et d'approvisionnement de six forces armées européennes. Les collaborations avec Quantum Systems et l'Alliance UXS visent à assurer l'interopérabilité entre les domaines.
• Helsing : Systèmes d'IA pour l'analyse de capteurs, la guerre électronique et le renseignement sur le champ de bataille. Leurs financements importants, leur participation au SCAF et leur activité opérationnelle en situation de conflit réel témoignent d'un niveau de maturité dépassant le stade du prototype.

Ces exemples illustrent que le double usage n’est pas seulement une étiquette, mais qu’il a été opérationnalisé à travers des chaînes d’approvisionnement concrètes, des approbations, des déploiements à l’étranger et des processus d’acceptation militaire.

Qui finance ce projet et dans quelle mesure le côté capital-risqueur est-il professionnel ?

Outre les investisseurs internationaux, plusieurs groupes d’acteurs sont actifs en Bavière :

• Les spécialistes des technologies de pointe comme Vsquared Ventures investissent dans l'IA et l'informatique, l'espace, la robotique et l'énergie, et clôturent des fonds à fort potentiel institutionnel (par exemple, le Fonds II de 214 millions d'euros, basé sur des LP incluant NIF, EIF et KfW Capital). Les liens de leur portefeuille avec la scène munichoise sont importants.
• Alpine Space Ventures se positionne comme spécialiste du NewSpace et dispose de réseaux de partenaires dans le contexte de l'OTAN (notamment avec le soutien du NIF). Son expertise spatiale est stratégique pour les capacités de RSR, de communication et de navigation.
• Les sources de capitaux publiques et semi-publiques telles que Bayern Kapital fournissent des financements de suivi, des fonds de croissance et des passerelles vers des phases à forte intensité de capital – avec des tickets qui peuvent également soutenir les étapes ultérieures de l'industrialisation.
• Les investisseurs internationaux en croissance et en crossover participent à des tours de table importants, ouvrant des possibilités de valorisation et d'expansion à l'échelle mondiale (voir le tour Helsing comme étude de cas).

Dans l’ensemble, cette architecture VC professionnalise la mise à l’échelle : le flux de transactions, la diligence raisonnable et le support post-investissement sont désormais calibrés en fonction des cycles, des certifications et des exigences réglementaires typiques de la défense.

Hub pour la sécurité et la défense - Image: Xpert.Digital

Le hub pour la sécurité et la défense offre des conseils bien fondés et des informations actuelles afin de soutenir efficacement les entreprises et les organisations dans le renforcement de leur rôle dans la politique européenne de sécurité et de défense. De près avec le groupe de travail PME Connect, il promeut en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) qui souhaitent étendre davantage leur force et leur compétitivité innovantes dans le domaine de la défense. En tant que point de contact central, le Hub crée un pont décisif entre la PME et la stratégie de défense européenne.

Convient à:

• La défense du groupe de travail de la PME Connect - renforcez les PME en défense européenne

Quels éléments structurels particuliers accélèrent le transfert vers la pratique ?

Cinq mécanismes peuvent être identifiés :

1. Programmes de recherche axés sur la démonstration. Les projets dtec.bw sont conçus dès le départ pour des cas d'utilisation spécifiques. L'implication précoce des départements et des partenaires industriels réduit les frictions lors de la validation et du transfert.
2. Des nœuds régionaux synchronisent les écosystèmes. Le Pôle Numérique Sécurité & Défense est délibérément conçu comme une interface pour les startups, l'industrie et le monde universitaire. Il facilite la visibilité, la mise en relation et la recherche de partenaires de développement.
3. Les alliances interentreprises favorisent l'interopérabilité. L'Alliance UXS et le partenariat ARX Quantum visent à mettre en place des cadres logiciels partagés et compatibles, un levier qui simplifie considérablement les achats ultérieurs, car l'intégration des systèmes présente moins de risques.
4. Soutien politique. La loi bavaroise promouvant la Bundeswehr en Bavière, l'Agenda des hautes technologies, l'infrastructure informatique de l'IA et les avancées quantiques éliminent les goulots d'étranglement en matière de ressources, d'accès et d'ambiguïtés juridiques qui freinent les transferts vers d'autres régions.
5. Gouvernance du capital-risque et cofinancement international. Les engagements du NIF, les programmes du FEI et les investisseurs institutionnels du secteur de la défense renforcent la stabilité du capital et réduisent le risque de voir les projets s'essouffler entre les phases de TRL. Cela renforce la résilience des passerelles entre le projet pilote et l'approvisionnement.

Convient à:

• Industrie de la défense et logistique à double usage : un nouveau moteur d'emplois pour la défense ? L'industrie de l'armement sauve-t-elle l'économie allemande ?

En quoi les voies d’innovation à double usage et celles axées sur la défense pure diffèrent-elles en Bavière ?

Les projets à double usage se prêtent particulièrement bien à l'intégration en Bavière, grâce à la présence de plusieurs industries civiles de premier plan (automobile, construction mécanique, aérospatiale, électronique). Les technologies de capteurs, de propulsion, de robotique, d'analyse de données et de sécurité peuvent être déployées sur les marchés civils tout en offrant des avantages militaires. Cela réduit les dépendances à la demande de défense pure et optimise l'allocation des capitaux, la diversification des revenus réduisant les coûts de financement. Ce lien est explicitement abordé au niveau politique, depuis l'agenda des hautes technologies et les justifications du pôle numérique jusqu'aux cadres juridiques permettant le transfert vers des applications liées à la sécurité.

Les innovations purement militaires, telles que l'électronique de combat spécifique ou les mises à niveau des systèmes d'armes, bénéficient de la présence des principaux fournisseurs et de leurs circuits d'approvisionnement en Bavière. Cela permet de développer, de tester et d'intégrer des composants hautement réglementés à des programmes de plateformes plus vastes. Cette colocalisation évite les pertes d'interface et facilite la certification.

Dans quelle mesure l’écosystème bavarois contribue-t-il à la souveraineté européenne ?

La souveraineté européenne exige une expertise propre dans les technologies clés, des chaînes d'approvisionnement robustes et une coordination des politiques industrielles. La Bavière offre trois piliers :

• Leadership système dans des domaines spécifiques : KNDS Allemagne, les sites MBDA, les centres Airbus et l'expertise électronique de Hensoldt créent une profondeur industrielle dans les voyages terrestres, aériens et spatiaux.
• Talents en technologies de pointe : les technologies quantiques quantiques, les clusters d'IA et les infrastructures HPC fournissent des talents et des avancées qui peuvent se développer dans des domaines critiques sans la domination des États-Unis. Le quantique, l'IA et les communications sécurisées sont essentiels aux futurs systèmes de commandement et de contrôle militaires.
• Mécanique du capital : Les fonds soutenus par le NIF, les sociétés de capital-risque publiques et les investisseurs internationaux génèrent les lignes de financement nécessaires pour garantir que les projets ne s'arrêtent pas après la validation de principe, mais atteignent plutôt l'intégration en série/plateforme. Helsing, à titre d'étude de cas, illustre comment l'IA de défense européenne peut être développée pour être compétitive à l'échelle mondiale.

Ces éléments ne garantissent pas l’autonomie, mais ils réduisent les dépendances, augmentent le pouvoir de négociation dans les programmes transatlantiques et renforcent la capacité de l’Europe à agir en matière de politique industrielle.

Quels risques ou angles morts subsistent malgré les succès ?

Trois risques sont identifiables :

1. Rythme des achats. Malgré la dynamique des pôles régionaux, les processus d'achat fédéraux et européens restent complexes. Sans parcours contraignants entre les projets pilotes et les achats, les startups risquent de connaître une phase de « vallée des larmes » après des démonstrations réussies. Des études soulignent la nécessité d'un approvisionnement plus flexible et de surmonter les divisions historiques entre recherche civile et recherche militaire.
2. Travailleurs qualifiés et capacités de développement. La demande d'experts en IA, électronique, capteurs, sécurité et spatial dépasse l'offre dans de nombreux endroits. Les MQV, les chaires et les pôles d'expertise en IA constituent des solutions importantes, mais la concurrence internationale pour attirer les talents reste féroce.
3. Volatilité des capitaux et réglementation. Bien que l'année 2024-2025 fournisse des signaux forts en matière de capital-risque, les cycles de taux d'intérêt, les débats ESG et les régimes de contrôle des exportations peuvent influencer le financement et la distribution. Des directives plus claires concernant les exportations à double usage et la conformité aux normes de sécurité dès la conception sont essentielles pour garantir la sécurité de la planification.

Quels éléments étayent l’affirmation selon laquelle Munich sera le centre d’investissement central de la défense en Europe d’ici 2024 ?

Des analyses menées par des cabinets d'avocats, des médias spécialisés et des services de données estiment que près d'un milliard de dollars américains d'investissements dans la défense seront réalisés à Munich d'ici 2024. La levée de fonds de série C d'Helsing a été la plus visible, accompagnée d'autres financements plus importants pour des entreprises de drones et de robotique. À cela s'ajoutent les engagements du NIF auprès de fonds munichois et un flux d'investissements dans des startups du secteur spatial et de la résilience de la région. Ce regroupement crée un effet de réseau qui attire des investisseurs supplémentaires.

Quels exemples concrets de collaborations entre startups industrielles peut-on citer ?

Outre le partenariat ARX de Quantum Systems et l'Alliance UXS, des collaborations existent entre Quantum Systems et Airbus Defence and Space pour développer des capacités d'essaim assistées par l'IA. Helsing présente des contrats au sein de consortiums SCAF, des mises à niveau de la guerre électronique de l'Eurofighter (avec Saab) et des projets maritimes et terrestres. L'Exploration Company a obtenu un financement de l'ESA et étend sa base de production de prototypes Nyx à Planegg, illustrant ainsi la manière dont les start-up spatiales de la région intègrent des contrats aux programmes européens.

Quel rôle jouent les initiatives étatiques et fédérales dans les marchés publics et l’attribution des marchés ?

Les agences bavaroises et les institutions partenaires s'attaquent aux obstacles aux marchés publics en proposant des services d'information et de conseil. Au niveau fédéral, des programmes comme KOINNO visent à promouvoir les marchés publics innovants ; les plateformes bavaroises transmettent ce savoir-faire aux entreprises. L'objectif : augmenter la part des marchés publics axés sur l'innovation et éviter de désavantager structurellement les start-ups par des exigences de cahier des charges et d'éligibilité. Ce soutien est essentiel pour que les projets pilotes puissent évoluer vers des procédures de passation de marchés solides.

Comment s'intègre la politique sociale et économique ?

Les associations professionnelles et industrielles soulignent la nécessité de transformer ce changement de cap, qui n'était qu'un slogan, en politiques industrielles et d'innovation robustes. Cela comprend des budgets à long terme, des achats accélérés, des réglementations d'exportation fiables et la suppression des clivages rigides entre les filières de recherche civile et militaire. La Bavière a abordé certains de ces points au niveau politique, mais l'harmonisation nationale et la compatibilité avec l'UE restent cruciales pour réaliser des économies d'échelle.

Parallèlement, la vague d'investissement démontre que les marchés privés réagissent aux signaux fiables. Le soutien du NIF, les programmes du FEI et les investisseurs en capital-risque du secteur de la défense indiquent que les technologies de sécurité sont reconnues comme des investissements d'impact légitimes, à condition que la gouvernance, l'éthique et le cadre juridique soient clairs.

Quelles leçons peuvent en tirer les autres États fédéraux ou régions ?

Trois leçons peuvent être tirées :

• Les écosystèmes bénéficient de la densité : la colocalisation des principaux acteurs, des universités, des pôles et des capital-risqueurs réduit les coûts de transaction et la durée des projets pilotes. La zone métropolitaine bavaroise autour de Munich/Souabe est cohérente et génère des effets de réseau.
• Les instruments politiques doivent combler les lacunes en matière de transfert : la sécurité juridique pour la recherche duale, les ressources HPC et quantiques, les pôles numériques et le conseil en approvisionnement créent des voies qui soutiennent les startups et les PME à l'échelle TRL.
• L'architecture du capital détermine la mise à l'échelle : les fonds avec un ADN de défense/deep tech, le cofinancement NIF et les fonds de croissance de l'État sécurisent le pont entre Seed/Series A et Series B/C et la montée en puissance des séries, ce qui est particulièrement important dans les domaines à forte intensité matérielle.

La solution est donc la suivante : créer des liens systémiques, et non pas seulement des mesures individuelles. L’exemple de la Bavière illustre à quoi pourraient ressembler ces liens.

Quels sont les thèmes d’avenir qui émergent ?

Trois complexes technologiques façonneront les années à venir :

• Défense logicielle : de la plateforme au réseau, avec la fusion de capteurs assistée par l'IA, l'informatique de pointe, les communications résilientes et les jumeaux numériques. Bavaria aborde ces sujets à travers des projets dtec.bw, des contextes FCAS et une infrastructure informatique IA.
• Systèmes sans pilote dans tous les domaines : essaims de drones et d'UGV interopérables, charges utiles modulaires, API standard. Des alliances comme UXS et des partenariats avec des startups du secteur travaillent sur des cadres facilitant la transition vers l'approvisionnement et la doctrine.
• Sécurité quantique : communication quantique, détection précise, optimisation. MQV offre les ressources nécessaires en termes de talents et de matériel ; le transfert vers les applications de défense sera une question de feuilles de route et de priorisation des cas d'utilisation.

La question reste de savoir comment les règles d’exportation et d’approvisionnement peuvent être conçues pour permettre aux entreprises européennes de se développer tout en garantissant la conformité et la responsabilité.

Que signifie tout cela sur le plan opérationnel : quelles mesures sont nécessaires pour un parcours « du pilote à l’approvisionnement » ?

Sur le plan opérationnel, cinq étapes clairement définies sont nécessaires :

• Établir la définition du problème et la portée du cas d'utilisation avec les parties prenantes (autorités, troupes, infrastructures critiques) à un stade précoce. Les formats dtec.bw montrent à quoi peuvent ressembler les phases de portée conjointe.
• Prototypage rapide avec des données et des environnements opérationnels réalistes, sécurisé par des ressources et des bancs d'essai HPC/IA. L'infrastructure d'IA bavaroise du LRZ/RRZE et les ressources du MQV soutiennent ce processus.
• Tirer parti des achats et alliances pré-commerciaux pour promouvoir l'interopérabilité et la normalisation. Les alliances UXS et les collaborations avec les startups du secteur constituent des modèles.
• Mettre en œuvre de manière structurée des achats axés sur l'innovation (instruments KOINNO, conseil ABZ) et définir des critères qui n'excluent pas efficacement les startups (par exemple, logique de référence, modèles de responsabilité).
• Assurer le financement complémentaire et l'intensification de la production : les fonds de croissance publics, les alliances du NIF et les fonds de capital-risque d'entreprise coordonnent leurs efforts. La levée de fonds C de Helsing démontre la maturité des grands fonds de capital-risque pour l'IA de défense ; les levées de fonds spatiales de The Exploration Company démontrent la préparation à la production en série dans le segment du matériel.

Si ces étapes sont orchestrées sous la forme d’une alliance « Construire-Partenaire-Investir » entre les universités, les premiers ministres, les startups et le capital, le temps entre le projet pilote et l’accord-cadre est considérablement réduit.

Où en sont les chiffres : le boom est-il résilient ou cyclique ?

Les analyses intersectorielles indiquent une augmentation soutenue des volumes : les investissements européens dans la défense ont fortement augmenté en 2024 ; la tendance se poursuit en 2025, portée par les risques géopolitiques et une réaffirmation des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au sens de « la sécurité comme impact ». L’Allemagne a dépassé le Royaume-Uni comme marché cible en 2024 ; Munich a cumulé près d’un milliard de dollars américains. Parallèlement, le nombre de tours de table a diminué, tandis que la taille des tickets a augmenté, signe d’une consolidation et d’une sélection de qualité. Les risques résident moins dans la demande que dans la gouvernance des achats, des exportations et de la réglementation.

Quelles entreprises et institutions façonnent spécifiquement la carte bavaroise ?

Exemples tirés de la carte de localisation et de sources publiques : Airbus Defence and Space (Manching, Donauwörth), Hensoldt (Sensorik), KNDS Deutschland (München-Allach), MBDA Deutschland, MTU Aero Engines, RENK, The Exploration Company (Planegg), Quantum-Systems (Gilching), ARX Robotics, Alpine Space Ventures, Vsquared Ventures, Bayern Kapital, TUM, Bundeswehr University Munich/dtec.bw. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle témoigne de la densité et de la proximité entre l’industrie, la recherche et le capital.

Convient à:

• L'intégration de systèmes terminaux avancés dans un cadre à double usage pour la logistique de transport lourd civile et militaire

Qu’est-ce qui est « inconfortable » en Bavière – et pourquoi est-ce pertinent ?

Il est inquiétant de constater qu'une économie de la défense et de la résilience fonctionnelle ne se construit pas par des débats, mais par un travail écosystémique cohérent : des garde-fous politiques clairs, des mécanismes d'approvisionnement réalistes, des voies technologiques concrètes, une architecture de capital résiliente et la suppression délibérée des clivages culturels obsolètes entre civils et militaires. La Bavière a pris des mesures concrètes dans ce sens, non pas par le biais de projets phares isolés, mais par la coordination de nombreux éléments constitutifs.

Cela envoie un signal à la République et à l’Europe : quiconque prend au sérieux la souveraineté technologique doit lier l’organisation, le capital et l’approvisionnement de telle manière que la recherche devienne des capacités efficaces sur le marché – pour la résilience en temps de paix, pour la défense en cas d’urgence.

Quelles recommandations concrètes d’action peuvent être formulées ?

Quatre paquets de mesures semblent prioritaires :

• Réformer les marchés publics : normaliser les marchés publics axés sur l'innovation, les contrats pilotes pré-commerciaux et les accords-cadres évolutifs. Une directive contraignante, du projet pilote à l'approvisionnement, pour chaque domaine de compétence réduit l'incertitude pour les startups et les responsables des achats. La Bavière peut servir de région pilote.
• Privilégier l'interopérabilité : interfaces ouvertes, architectures de référence et plateformes de test partagées (par exemple, frameworks UxS) comme éléments de base obligatoires. Les alliances comme UXS devraient être étendues à toute l'Europe et standardisées.
• Sécuriser les talents et l'économie computationnelle : doter les chaires, les laboratoires et les pôles HPC/IA de budgets fiables. Mettre en réseau les structures MQV à travers l'Europe pour stabiliser les flux de travailleurs qualifiés et les projets communs.
• Fermer les voies de financement : coordonner les fonds de croissance publics, le cofinancement du NIF, le capital-risque des entreprises et les garanties de crédit à l'exportation afin de garantir la continuité des phases TRL 8/9. Utilisation ciblée des projets phares réussis (Helsing-C, Nyx-B) comme références pour les achats.

Ces mesures ne fonctionnent qu'en synergie. L'expérience bavaroise montre que le couplage des gouvernances est plus important que le montant absolu des budgets de financement individuels.

La Bavière est-elle un modèle et quelles en sont les conséquences ?

La Bavière est un modèle à suivre, non pas en raison de la taille de ses entreprises, mais parce que son réseau industriel, de recherche, de capitaux et de politique semble cohérent. Le pôle numérique Sécurité et Défense, la consolidation de dtec.bw, l'Agenda High-Tech (IA et MQV), les sociétés de capital-risque deep tech bénéficiant du soutien du NIF et les startups en pleine expansion créent ensemble un chemin permettant aux projets pilotes de se transformer, avec une probabilité réaliste, en approvisionnement et intégration de flottes. Les importants tours de table Helsing, les alliances UxS et la dynamique MQV sont des indicateurs visibles de cette évolution.

La prochaine étape consiste à standardiser ce parcours : des mécanismes contraignants, du pilote à l’approvisionnement, des cadres interopérables et des règles d’exportation et de financement prévisibles. Si d’autres États fédéraux adoptent cette logique systémique et la mettent en réseau à travers l’Europe, une véritable souveraineté technologique émergera – non pas comme un slogan, mais comme un résultat robuste sur les plans industriel et opérationnel. La Bavière a montré comment y parvenir ; il appartient maintenant aux autres de trouver le courage de passer à l’échelle supérieure.

Markus Becker

Je serais heureux de vous servir de conseiller personnel.

Chef du développement des affaires

Président PME Connectez le groupe de travail de défense

LinkedIn

Konrad Wolfenstein

Je serais heureux de vous servir de conseiller personnel.

contacter sous Wolfenstein ∂ xpert.digital

Appelez- moi simplement sous +49 89 674 804 (Munich)

LinkedIn
 

Notre expertise européenne et allemande en matière de développement commercial, de ventes et de marketing - Image : Xpert.Digital

Secteurs d'activité : B2B, digitalisation (de l'IA à la XR), ingénierie mécanique, logistique, énergies renouvelables et industrie

En savoir plus ici :

• Centre d'affaires Xpert

Un pôle thématique avec des informations et une expertise :

• Plateforme de connaissances sur l'économie mondiale et régionale, l'innovation et les tendances sectorielles
• Recueil d'analyses, d'impulsions et d'informations contextuelles issues de nos domaines d'intervention
• Un lieu d'expertise et d'information sur les évolutions actuelles du monde des affaires et de la technologie
• Plateforme thématique pour les entreprises qui souhaitent en savoir plus sur les marchés, la numérisation et les innovations du secteur

Expert en logistique à double utilisation - Image: xpert.digital

L'économie mondiale connaît actuellement un changement fondamental, une époque cassée qui secoue les pierres angulaires de la logistique mondiale. L'ère de l'hyper-globalisation, qui a été caractérisée par l'effort inébranlable pour une efficacité maximale et le principe «juste à temps», cède la place à une nouvelle réalité. Ceci se caractérise par de profondes pauses structurelles, des changements géopolitiques et une fragmentation politique économique progressiste. La planification des marchés internationaux et des chaînes d'approvisionnement, qui était autrefois supposée, bien sûr, se dissout et est remplacé par une phase d'incertitude croissante.

Convient à:

• Résilience stratégique dans un monde fragmenté grâce à une infrastructure intelligente et à l'automatisation - Le profil des exigences de l'expert en logistique à double usage