Un méga-accord en voie d'achèvement : la plus grande zone de libre-échange au monde – l'accord UE-Mercosur
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Publié le : 4 septembre 2025 / Mis à jour le : 4 septembre 2025 – Auteur : Konrad Wolfenstein
Un méga-accord sur le point d'être conclu : la plus grande zone de libre-échange au monde – L'accord UE-Mercosur – Image : Xpert.Digital
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Opportunité ou capitulation ? L'âpre conflit autour de l'accord Mercosur
Après plus de 25 ans d'âpres négociations, l'économie mondiale est confrontée à un tournant historique : l'accord UE-Mercosur, qui créerait une zone de libre-échange impliquant plus de 715 millions de personnes, est sur le point d'être ratifié. Mais cet accord est bien plus qu'un simple accord commercial. C'est une déclaration géopolitique, une opportunité économique gigantesque, et en même temps l'objet de vives controverses qui divisent l'Europe.
D'un côté, le pacte promet d'énormes avantages : grâce à la suppression des droits de douane, les exportateurs européens pourraient économiser environ 4 milliards d'euros par an, et des secteurs clés comme l'automobile, la construction mécanique et la chimie en Allemagne en bénéficieraient massivement. Stratégiquement, l'UE se positionne ainsi comme un défenseur du libre-échange et crée un contrepoids au protectionnisme américain et à la dépendance croissante à l'égard de la Chine.
En revanche, les agriculteurs et les écologistes s'opposent farouchement. Ils mettent en garde contre la concurrence déloyale des importations agricoles bon marché d'Amérique du Sud et craignent une déforestation accélérée de la forêt amazonienne au profit des pâturages et des champs de soja. Bien que l'accord contienne des chapitres sur le développement durable, ses détracteurs doutent de son efficacité. Ce texte met en lumière les vastes opportunités, les profondes divisions et les questions cruciales qui se posent désormais : l'Europe parviendra-t-elle à concilier croissance économique, indépendance stratégique et responsabilité durable ?
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Que signifie l’accord UE-Mercosur pour l’économie mondiale ?
Avec l'approbation par la Commission européenne de l'accord UE-Mercosur, le monde est sur le point de créer l'une des plus grandes zones de libre-échange de l'histoire. Que cache exactement cet accord commercial historique et quel impact aura-t-il sur l'ordre économique mondial ?
L'accord entre l'Union européenne et les États sud-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) créerait une zone de libre-échange de plus de 715 millions d'habitants. Selon la Commission européenne, il s'agirait de la plus grande zone de libre-échange au monde et représenterait ainsi une alternative significative à la politique commerciale protectionniste des États-Unis sous la présidence de Donald Trump.
Les négociations sur cet accord ont duré plus de 25 ans. L'UE a entamé les premiers pourparlers avec les États du Mercosur en 1999, et les négociations sur les volets commerciaux se sont initialement conclues en juin 2019. Les derniers volets politiques et de coopération ont ensuite été négociés en juin 2020, avant que la Commission n'adopte les propositions de décisions du Conseil relatives à la signature et à la conclusion de l'accord le 3 septembre 2025.
Comment le Mercosur est-il organisé et quelle est son importance économique ?
Le Mercosur, dont le nom complet est « Mercado Común del Sur » ou « Marché commun du Sud », est une organisation économique internationale d'Amérique latine créée en 1991 par le Traité d'Asunción. L'organisation compte actuellement quatre membres à part entière : l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Le Venezuela est suspendu définitivement depuis 2016. La Bolivie est devenue son dernier membre à part entière en 2023.
Avec un produit intérieur brut d'environ 2 400 milliards de dollars et un volume d'échanges extérieurs d'environ 400 milliards de dollars d'exportations et 330 milliards de dollars d'importations, le Mercosur est le troisième marché mondial après l'UE et l'ALENA. En 2023, le volume total des échanges de biens du Mercosur s'élevait à environ 668,7 milliards de dollars, dont environ 378,8 milliards de dollars d'exportations et environ 290 milliards de dollars d'importations.
La région dispose d'importantes réserves de matières premières, essentielles à la transition climatique de l'Europe, notamment le lithium, le nickel et les terres rares. L'Europe, quant à elle, est un fournisseur clé d'automobiles, de machines et de produits chimiques pour les pays du Mercosur.
Quelles mesures spécifiques de facilitation des échanges l’accord apporte-t-il ?
L'accord UE-Mercosur repose sur une réduction importante des droits de douane et des barrières commerciales. Les droits de douane doivent être supprimés pour 91 % des biens échangés entre l'UE et le Mercosur. Selon les calculs de la Commission européenne, cette réduction permettra aux exportateurs européens de réaliser des économies annuelles de 4 milliards d'euros.
Les droits de douane actuels qui seraient supprimés sont particulièrement drastiques : le Mercosur impose actuellement des droits de douane extérieurs parmi les plus élevés au monde, par exemple 35 % sur les voitures, 14 à 20 % sur les machines et jusqu’à 18 % sur les produits chimiques. Ces droits élevés constituent d’importantes barrières commerciales qui empêchent les entreprises européennes d’exporter vers la région.
L'accord permettrait non seulement de réduire les droits de douane, mais aussi de protéger les indications géographiques d'origine de 350 produits alimentaires européens du Mercosur, notamment des produits traditionnels comme la bière munichoise et le bacon tyrolien. Il s'agit du plus grand nombre d'indications géographiques jamais protégées dans le cadre d'un accord de l'UE.
Quel impact économique est attendu pour l’UE ?
La Commission européenne prévoit des effets économiques positifs significatifs de l'accord. Les exportations annuelles de l'UE vers l'Amérique du Sud pourraient augmenter jusqu'à 39 %, soit 49 milliards d'euros, soutenant plus de 440 000 emplois en Europe. En 2024, le volume des échanges commerciaux entre l'UE et les pays du Mercosur atteindrait déjà 112,3 milliards d'euros.
Plusieurs industries clés de l'UE en bénéficieraient particulièrement : l'industrie automobile pourrait grandement bénéficier de la suppression des droits de douane de 35 % sur les importations de véhicules. L'ingénierie mécanique, actuellement soumise à des droits de douane compris entre 14 et 20 %, en bénéficierait également de manière significative. L'industrie pharmaceutique, actuellement soumise à des droits de douane allant jusqu'à 14 %, bénéficierait de meilleures opportunités d'exportation.
Environ 70 % des 12 500 entreprises allemandes exportant vers le Mercosur sont des PME. Celles-ci feront l'objet d'un chapitre distinct dans l'accord, notamment au moyen de programmes de financement et d'un soutien au développement des marchés.
Comment l’UE réagit-elle à la politique commerciale protectionniste des États-Unis ?
L'accord UE-Mercosur est également perçu comme une réponse stratégique à la politique tarifaire protectionniste du président américain Donald Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a introduit une série de droits de douane supplémentaires qui pèsent sur le commerce international. Parmi ceux-ci figurent un droit de douane universel de 10 % sur les importations de plus de 800 dollars, des droits de douane majorés jusqu'à 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi que des droits de douane additionnels spécifiques à chaque pays.
L'UE se positionne consciemment comme un partenaire commercial fiable, fondé sur des règles et prévisible, contrecarrant ainsi les réflexes protectionnistes. Dans un contexte d'incertitude mondiale, l'UE peut devenir un point d'ancrage pour une politique commerciale fiable, permettant ainsi non seulement d'éviter l'escalade, mais aussi de contribuer activement à la stabilisation de l'économie mondiale.
L'accord avec le Mercosur s'inscrit dans une stratégie plus large de l'UE visant à diversifier ses relations commerciales et à réduire ses dépendances critiques, notamment à l'égard de la Chine. Des pays comme l'Allemagne et l'Espagne soutiennent explicitement cet accord, le considérant comme essentiel pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine.
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Quels secteurs bénéficieraient particulièrement de l’accord ?
L'accord UE-Mercosur aurait des répercussions variables sur différents secteurs économiques. Côté européen, l'accent est mis sur plusieurs secteurs particulièrement touchés par les droits de douane élevés actuels.
L'industrie chimique, qui représente 14,1 % des exportations de l'UE vers les pays du Mercosur, bénéficierait de la suppression de droits de douane pouvant atteindre 18 %. Les pays du Mercosur sont d'importants acheteurs de produits chimiques agricoles et industriels, ce qui allégerait considérablement la charge pesant sur les fabricants européens.
Le secteur de la construction mécanique, qui représente 21,5 % des exportations de l'UE, subit actuellement des droits de douane compris entre 14 et 20 %, parmi les plus élevés au monde. L'Association allemande des constructeurs de machines et d'installations (VDMA) considère cet accord comme une opportunité importante de mieux exploiter le vaste marché brésilien.
L'industrie automobile bénéficierait de l'élimination progressive des droits de douane de 35 % sur les véhicules et de 14 à 18 % sur les pièces détachées. Cet aspect est particulièrement important dans un contexte où la pression concurrentielle s'intensifie considérablement en Amérique du Sud en raison de l'arrivée sur le marché des constructeurs chinois.
Pour l'industrie pharmaceutique, qui représente 12,4 % des exportations de l'UE, les droits de douane actuels seraient supprimés jusqu'à 14 %. Cependant, les fabricants européens n'auraient pas librement accès aux contrats de santé publique.
Quels sont les bénéfices pour l’agriculture européenne ?
L'accord UE-Mercosur ouvre également de nouvelles perspectives d'exportation pour l'agriculture européenne. En 2024, l'UE a exporté des produits agroalimentaires vers le Mercosur pour une valeur de 3,3 milliards d'euros, et ces exportations devraient augmenter grâce à cet accord.
Les exportateurs d'huile d'olive, actuellement soumis à un droit de douane de 10 %, de vin, avec des droits de douane pouvant atteindre 35 %, de boissons autres que le vin, avec des droits de douane pouvant atteindre 35 %, et de chocolat, avec un droit de douane de 20 %, en bénéficieraient particulièrement. Pour certains produits laitiers, les droits de douane seraient progressivement supprimés pour certains quotas, notamment 30 000 tonnes de fromage, 10 000 tonnes de lait en poudre et 5 000 tonnes de lait maternisé, actuellement soumis à des droits de douane de 28 % et 18 %, respectivement.
L'accord protège également environ 344 produits alimentaires et boissons de l'UE contre les imitations dans les pays du Mercosur grâce à la protection des indications géographiques. Cela permet de différencier plus facilement ces produits des autres, permettant ainsi aux producteurs de renforcer leur position sur le marché des pays du Mercosur et de vendre à des prix plus élevés.
Comment les intérêts de l’agriculture européenne sont-ils protégés ?
Malgré l'ouverture aux produits agricoles sud-américains, l'accord prévoit des mesures de protection complètes pour l'agriculture européenne. L'UE n'accordera qu'un accès très limité au marché pour les importations de produits agricoles alimentaires.
Pour les produits sensibles tels que le bœuf, la volaille ou le sucre, l'accès au marché de l'UE restera limité de manière permanente par des quotas qui seront progressivement introduits. En outre, une clause de sauvegarde bilatérale pourra être appliquée si l'augmentation des importations en provenance du Mercosur porte gravement atteinte, voire menace de porter atteinte, aux secteurs européens concernés.
Aucun accès en franchise de droits n'est accordé au bœuf du Mercosur. Seules 99 000 tonnes peuvent entrer sur le marché de l'UE avec un tarif réduit de 7,5 %, ce qui ne représente que 1,5 % de la production européenne totale de bœuf et moins de la moitié des importations actuelles en provenance du Mercosur.
La Commission européenne a également promis des mesures de protection solides pour les produits agricoles sensibles et a annoncé un acte juridique supplémentaire qui clarifiera en détail l'activation et le contrôle des mesures de protection.
Quelle résistance politique existe-t-il à l’accord ?
Malgré ses avantages économiques, l'accord UE-Mercosur se heurte à une forte résistance politique dans plusieurs États membres de l'UE. La France est depuis longtemps considérée comme le principal détracteur de l'accord et, avec la Pologne et d'autres pays, a menacé de bloquer la ratification.
Le président Emmanuel Macron a justifié l'opposition française en arguant de la nécessité de protéger ses propres agriculteurs, notamment contre la volaille et le bœuf moins chers d'Amérique du Sud. La Pologne et l'Italie ont également réclamé des compensations pour l'agriculture. Le Conseil national autrichien s'est prononcé contre l'accord, même si un changement de position est théoriquement encore possible.
Des signaux positifs émergent toutefois de certains pays auparavant critiques. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a affiché sa volonté de compromis, assurant que l'UE pourrait prendre des mesures défensives en cas de distorsions du marché. Il est probable que la Commission européenne offrira précisément cette assurance.
Cependant, le lobby agricole reste sceptique quant à l’accord, craignant des effets négatifs sur les producteurs nationaux.
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Comment fonctionne le processus de ratification ?
L'accord UE-Mercosur se compose de deux parties distinctes, chacune nécessitant des procédures de ratification distinctes. Pour que la partie exclusivement commerciale entre en vigueur, l'approbation du Conseil de l'UE et du Parlement européen suffirait, la compétence commerciale relevant de l'UE et non des États membres.
Cela s'applique à la majeure partie de l'accord et permet une mise en œuvre plus rapide des dispositions commerciales. Les questions de politique générale nécessiteront ensuite également l'approbation des parlements nationaux.
Le 3 septembre 2025, la Commission européenne a adopté des propositions de décisions du Conseil relatives à la signature et à la conclusion de deux instruments juridiques parallèles : l’accord de partenariat UE-Mercosur et l’accord commercial intérimaire. L’accord commercial intérimaire sera abrogé et remplacé par l’accord de partenariat une fois que ce dernier aura été pleinement ratifié et sera entré en vigueur.
L'autorité bruxelloise espère que le Conseil de l'UE et le Parlement européen parviendront à un accord au plus tard d'ici la fin de l'année, permettant ainsi la conclusion définitive de l'accord.
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Quelles sont les préoccupations en matière de protection de l’environnement et du climat ?
L'accord UE-Mercosur est au cœur d'un débat intense sur son impact environnemental. Des organisations environnementales comme Greenpeace le qualifient de néfaste pour le climat et craignent qu'il n'entraîne une augmentation de la déforestation en Amérique du Sud.
Cet accord permettrait aux pays du Mercosur de vendre davantage de produits agricoles et de matières premières, souvent issus de zones forestières comme l'Amazonie. Environ 21 à 37 % de la déforestation mondiale est déjà imputable au commerce international. Les critiques craignent que l'augmentation des importations de produits agricoles tels que le bœuf, le soja pour l'alimentation animale et le bioéthanol issu de la canne à sucre n'accélère la déforestation.
Une étude de Greenpeace et Misereor montre que l'accord augmenterait de moitié les quotas d'importation de bœuf et de poulet, tandis que les importations de bioéthanol devraient être multipliées par six par rapport aux niveaux actuels. La forêt amazonienne, ainsi que d'autres écosystèmes importants comme les forêts sèches du Gran Chaco argentin et les savanes du Cerrado brésilien, seraient de plus en plus sacrifiées au profit de pâturages pour le bétail et de champs de soja.
Quelles dispositions en matière de protection de l’environnement l’accord contient-il ?
L'accord UE-Mercosur contient certes des dispositions sur la protection de l'environnement, mais les organisations non gouvernementales estiment qu'elles ne sont pas suffisamment contraignantes. L'ambitieux chapitre sur le développement durable contient des réglementations contraignantes en matière de travail, d'environnement et de climat.
Les parties s'engagent à ratifier les conventions fondamentales et autres conventions pertinentes de l'Organisation internationale du Travail et à mettre en œuvre efficacement les accords multilatéraux sur l'environnement, notamment l'Accord de Paris sur le climat. Des dispositions spécifiques de lutte contre la déforestation s'appliquent également aux États du Mercosur.
L'Accord de Paris sur le climat fait désormais partie intégrante de l'accord, ce qui permet de le suspendre si les engagements ne sont pas respectés. Le Brésil, par exemple, s'est engagé à réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre de 37 % d'ici 2025 par rapport aux niveaux de 2005 et à prendre des mesures pour mettre fin à la déforestation illégale.
Par ailleurs, le règlement de l'UE sur la déforestation entrera en vigueur fin 2025. Il vise à garantir que seuls des produits non issus de la déforestation entrent sur le marché de l'UE. Cela s'applique au soja, au bœuf, à l'huile de palme, au bois, au cacao, au café et au caoutchouc, ainsi qu'aux importations effectuées dans le cadre de l'accord de partenariat UE-Mercosur.
Existe-t-il des inquiétudes quant à l’efficacité des mesures de protection de l’environnement ?
Les critiques doutent de l'efficacité des dispositions de protection de l'environnement contenues dans l'accord. Une étude récente de Bread for the World, Misereor et Powershift avertit que la version actuelle accorde aux États du Mercosur le droit d'attaquer en justice les lois européennes sur le développement durable, qui font partie du Pacte vert.
Le nouveau mécanisme d'indemnisation s'appuie sur le processus d'arbitrage central et accorde aux États le droit à une compensation si des lois européennes, telles que le règlement sur la déforestation, restreignent leurs avantages commerciaux. Les critiques craignent que l'UE ne s'entrave définitivement en matière de protection du climat.
En outre, le règlement de l'UE sur la protection des forêts ne protège que les forêts et exclut d'autres écosystèmes tels que les savanes et les tourbières, qui sont également détruites au profit de terres agricoles. L'accord UE-Mercosur promeut également des produits non couverts par le règlement de l'UE sur la protection des forêts, comme le poulet et la canne à sucre.
L'expérience d'autres accords commerciaux montre déjà des impacts environnementaux négatifs. Dans l'accord UE-Andin, la demande accrue de produits agricoles a entraîné une expansion des surfaces cultivées, et plus d'un tiers des terres ont été défrichées au cours des quatre premières années.
Comment l’accord se positionne-t-il par rapport aux autres blocs commerciaux mondiaux ?
L'accord UE-Mercosur n'est pas seulement un accord commercial bilatéral, mais aussi un signal stratégique adressé aux autres grandes puissances économiques. En créant une zone de libre-échange englobant plus de 715 millions de personnes, l'Europe consoliderait sa position de premier bloc commercial mondial.
L'accord est explicitement perçu comme une réponse à la politique tarifaire protectionniste du président américain Donald Trump. Alors que les États-Unis ont considérablement augmenté leurs droits de douane sous Trump – par exemple, des droits de douane supplémentaires universels de 10 % et jusqu'à 50 % sur l'acier et l'aluminium –, l'UE se concentre sur la libéralisation des échanges et l'ouverture des marchés.
Parallèlement, l'accord sert d'instrument pour diversifier les relations commerciales et réduire la dépendance à l'égard de la Chine. La diversification des relations commerciales est essentielle pour réduire les dépendances critiques et créer des chaînes d'approvisionnement résilientes.
L'UE cherche ainsi à renforcer son rôle de partenaire commercial fiable et fondé sur des règles et à se positionner comme une alternative aux approches protectionnistes. Ceci est particulièrement important dans un contexte où l'ordre commercial multilatéral centré sur l'OMC s'érode et où le protectionnisme progresse à l'échelle mondiale.
Quel impact l’accord a-t-il sur les petites et moyennes entreprises ?
L'impact de l'accord UE-Mercosur sur les petites et moyennes entreprises, qui représentent une part importante des exportateurs, mérite une attention particulière. Environ 70 % des 12 500 entreprises allemandes exportant vers le Mercosur sont des petites et moyennes entreprises.
Ces entreprises font l'objet d'un chapitre distinct de l'accord, qui prévoit des programmes de soutien et une assistance au développement des marchés. L'élimination des droits de douane élevés et la simplification des procédures commerciales peuvent alléger considérablement la charge des petites entreprises, qui disposent souvent de moins de ressources pour surmonter des obstacles commerciaux complexes.
L'accord prévoit également un meilleur accès aux marchés publics, ce qui bénéficiera aux entreprises européennes. Les prestataires de services de l'UE bénéficieront d'un meilleur accès aux marchés dans les secteurs des technologies de l'information, des télécommunications et des transports.
Cependant, les barrières culturelles et linguistiques, ainsi que le décalage horaire, compliquent l'accès au marché pour les entreprises allemandes. Actuellement, l'Allemagne a tendance à concentrer ses activités sur l'Asie, l'Europe ou les États-Unis, l'Amérique latine étant souvent considérée comme trop lointaine.
Comment l’accord affecte-t-il la structure de la chaîne d’approvisionnement mondiale ?
L'accord UE-Mercosur aura un impact significatif sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. La réduction des droits de douane et des barrières commerciales créera de nouveaux flux commerciaux et renforcera ceux existants. Cet aspect est particulièrement pertinent compte tenu des tensions géopolitiques actuelles et de la nécessité de diversifier les chaînes d'approvisionnement.
Cet accord contribue à garantir un approvisionnement durable en matières premières essentielles à la transformation verte et numérique de l'UE et garantit une sécurité et une prévisibilité accrues de la chaîne d'approvisionnement. La région du Mercosur dispose d'importants gisements de matières premières telles que le lithium, le nickel et les terres rares, essentiels à la transition énergétique européenne.
L'accord commercial réduit également les droits de douane sur les matières premières essentielles et les produits dérivés. Cela réduit la dépendance de l'Europe envers d'autres fournisseurs, notamment la Chine, et crée des sources d'approvisionnement alternatives.
Parallèlement, les règles d'origine jouent un rôle de plus en plus important pour déterminer l'origine des marchandises. Ces règles sont particulièrement importantes à l'ère des chaînes de valeur mondiales, où une part importante de la valeur des produits européens provient de composants ou de services étrangers.
Quelles sont les implications stratégiques à long terme ?
L'accord UE-Mercosur a des implications stratégiques profondes qui vont au-delà de ses effets commerciaux immédiats. Il témoigne de l'engagement de l'Europe en faveur d'un ordre commercial mondial multilatéral fondé sur des règles, dans un contexte de tensions commerciales croissantes.
En créant la plus grande zone de libre-échange au monde, l'UE renforcerait sa position de puissance commerciale de premier plan tout en luttant contre les tendances protectionnistes. Cet objectif est particulièrement important dans un contexte où l'Organisation mondiale du commerce est sous pression et où les accords commerciaux bilatéraux et régionaux gagnent en importance.
L'accord pourrait également servir de modèle pour d'autres négociations commerciales, notamment en ce qui concerne l'intégration de dispositions relatives au développement durable et à la protection du climat. Combiner la libéralisation des échanges avec des normes environnementales et sociales contraignantes pourrait créer un précédent pour les accords futurs.
À long terme, cet accord contribuera à l'intégration économique entre l'Europe et l'Amérique latine et renforcera les relations politiques entre les deux régions. Cela pourrait offrir des avantages stratégiques dans un ordre mondial multipolaire où différents blocs économiques rivalisent d'influence.
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Comment les associations professionnelles et l’industrie réagissent-elles à l’accord ?
Les réactions des associations professionnelles et de l'industrie à l'accord UE-Mercosur ont été extrêmement positives. L'Association fédérale allemande du commerce de gros, du commerce extérieur et des services a qualifié cet accord d'historique et s'est déclarée ravie de sa conclusion réussie. Le président de l'Association des chambres de commerce et d'industrie allemandes a qualifié l'accord de « nouvelle extrêmement positive dans un contexte économique mondial par ailleurs plutôt morose ».
La Chambre de commerce et d'industrie allemande a qualifié le début du processus de ratification d'« étape attendue depuis longtemps ». Elle a souligné que 12 500 entreprises allemandes exportent vers la région, dont 72 % sont des PME.
La Fédération allemande des constructeurs d'engineers (VDMA) milite particulièrement en faveur de la ratification de l'accord. Oliver Richtberg, directeur du département du commerce extérieur de la VDMA, a salué la décision de traiter séparément le volet commercial. Il a souligné que la charge tarifaire moyenne sur les exportations européennes de machines vers les pays du Mercosur est d'environ 11 %, et que l'accord prévoit une réduction progressive de ces droits jusqu'à leur élimination dans presque tous les domaines.
L'Association automobile allemande voit également d'importantes opportunités dans la suppression des droits de douane élevés sur les véhicules et les pièces détachées automobiles. Les industries chimique et pharmaceutique attendent également un allègement significatif de la suppression des barrières commerciales actuellement élevées.
Quelles sont les prochaines étapes du processus de ratification ?
Le processus de ratification de l'accord UE-Mercosur entre désormais dans une phase cruciale. Le 3 septembre 2025, la Commission européenne a transmis les textes de l'accord, juridiquement révisés, aux gouvernements des États membres de l'UE et au Parlement européen.
Ensuite, le Conseil des pays de l'UE et le Parlement européen doivent approuver l'accord pour qu'il entre en vigueur. Les autorités bruxelloises espèrent que cette approbation sera accordée au plus tard d'ici la fin de l'année, permettant ainsi la conclusion définitive de l'accord.
Un aspect important est que l'accord a été divisé en deux parties : pour la partie purement commerciale, l'approbation du Conseil de l'UE et du Parlement européen suffit, la compétence commerciale relevant de l'UE. Cela couvre la plus grande partie de l'accord et permet une mise en œuvre plus rapide.
Le volet politique et coopératif requiert également l'approbation des parlements nationaux des États membres de l'UE. Cette division vise à accélérer le processus de ratification et à réduire le risque de blocage par certains États membres.
L'accord pourrait entrer en vigueur provisoirement au plus tôt en 2026. La Commission s'efforce de créer toutes les conditions juridiques et politiques nécessaires d'ici là.
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